Transcription (anglais original)
At the Palace of Dessalines, the 15th August 1806, 3rd year of the Independence
To Mr. John Browne, English Merchant
From James the First, Emperor of Hayti
Sir,
I have just received your letters of the 3rd and 4th months in answer to that which I wrote you by the Administrator Ogé.
I am well pleased to learn that you sold almost all the cargo of your vessel, and that you are enabled to take a return cargo on board.
In proposing to treat with you for this cargo for the account of Government, although the greater part of the articles were unnecessary, I had only in view to accelerate your departure, respecting which you had expressed a desire which we were agreed about.
Satisfied to learn that you will depart in the course of this month, I invite you to make known to the English merchants my good intentions in their persons — that I am disposed to receive them with distinction and to offer them the most attentive protection for those sent by them, their ships and merchandises.
You have been an eye witness of the resources the Empire affords; they will be still more considerable next year in consequence of my having lately taken the most rigorous measures for promoting the prosperity of agriculture.
Your nation has always been the only one with which I desired to have commercial intercourse; but I wish further that it should be conducted directly from London, as it would be more advantageous for your country and mine — the trade from the adjacent islands being no better than a confined coasting traffick.
I am therefore prepared, Sir, for receiving a reply to the conditions I have made you.
I have communicated to you the intentions of Government to pay duly for whatever should be purchased by it.
I again renew to you the most positive assurance of it, as also that I will not permit any unfair dealing on the part of the merchants of Haiti.
The Empire has occasion for havens to receive and give activity to the relations. It is my greatest solicitude. I have spoken of it to you, and I flatter myself that you will not forget this important article.
I shall take all the necessary measures for fulfilling such engagements, both for what regards the payment and quick dispatch of the vessels.
I shall therefore look for your return from London, and shall see, in consequence of what I have said to you and the offers I have made, what your friends will desire.
Signed,
Jacques
Traduction française
Palais de Dessalines, le 15 août 1806, troisième année de l’Indépendance
À Monsieur John Browne, négociant anglais
De Sa Majesté Jacques Ier, Empereur d’Haïti
Monsieur,
Je viens de recevoir vos lettres des 3ᵉ et 4ᵉ mois, en réponse à celle que je vous avais adressée par l’administrateur Ogé.
Je suis heureux d’apprendre que vous avez vendu presque toute la cargaison de votre navire et que vous êtes désormais en mesure d’en rapporter une autre.
En envisageant de traiter avec vous pour cette cargaison au compte du gouvernement, bien que la plupart des articles n’aient pas été indispensables, je n’avais pour but que de hâter votre départ, sujet sur lequel nous étions d’accord.
Satisfait d’apprendre que vous partirez dans le courant du mois, je vous invite à faire connaître aux marchands anglais les dispositions bienveillantes que je leur réserve : je suis disposé à les recevoir avec distinction et à leur offrir la plus attentive protection, à eux, à leurs navires et à leurs marchandises.
Vous avez été témoin des ressources dont dispose l’Empire ; elles seront encore plus considérables l’année prochaine, à la suite des mesures rigoureuses que j’ai récemment prises pour favoriser la prospérité de l’agriculture.
Votre nation a toujours été la seule avec laquelle j’ai souhaité entretenir des relations commerciales ; je désire toutefois que ce commerce soit désormais conduit directement depuis Londres, ce qui serait plus avantageux pour vos intérêts comme pour les miens : le commerce des îles voisines ne représente, en effet, qu’un trafic côtier restreint.
Je suis donc prêt, Monsieur, à recevoir votre réponse concernant les conditions que je vous ai proposées.
Je vous ai déjà communiqué les intentions du gouvernement : il s’acquittera loyalement de tout achat effectué par lui.
Je vous renouvelle l’assurance la plus ferme de ce principe ; de même, je n’autoriserai aucune manœuvre déloyale de la part des négociants d’Haïti.
L’Empire a besoin de ports capables de recevoir et d’animer ses relations ; c’est là ma plus grande sollicitude. Je vous en ai parlé et j’ose espérer que vous n’oublierez pas ce point essentiel.
Je prendrai toutes les mesures nécessaires pour tenir ces engagements, tant pour ce qui concerne les paiements que pour l’expédition rapide des navires.
J’attendrai donc votre retour de Londres et verrai, en conséquence de ce que je vous ai dit et des offres que je vous ai faites, ce que vos amis souhaiteront entreprendre.
Signé : Jacques