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Vertières, encore

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Vertières n’est pas une date.
C’est un battement.
Un muscle du pays qui refuse de s’éteindre.

Dans la boue trempée de novembre,
les pas résonnent encore,
ceux qui avançaient
avec la faim au ventre
mais la certitude au cœur
que la dignité n’est jamais négociable.

Le vent y parle créole aujourd’hui encore,
mélange de poudre et de prières,
et porte les noms qu’on croit connaître :
Capois,
Marie-Jeanne,
Dessalines;
mais aussi ceux qui ne furent jamais écrits,
ces milliers de silhouettes
que l’histoire n’a pas eu le temps de retenir
parce qu’elles couraient trop vite vers la liberté.

À Vertières,
le sol garde la mémoire des pas
plus que celle des balles.
C’est peut-être pour ça
que chaque jeune qui s’y arrête
entend un appel
sans savoir d’où il vient.

Vertières,
c’est le pays qui se rappelle à lui-même.
Un point fixe dans une mer agitée,
une lumière têtue qui dit :
Gade byen. Nou te kapab.
Nou kapab toujou.

Et chaque 18 novembre,
même si le monde va trop vite,
même si la poussière couvre les symboles,
un souffle se lève, discret, obstiné,
et rappelle que la liberté,
quand elle naît sous la pluie et le feu,
ne peut jamais mourir.

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