La communauté internationale demeure l’un des principaux obstacles à la résolution durable du problème haïtien. Se taire face à la politique du « deux poids, deux mesures » appliquée à Haïti serait une faute historique. Depuis trop longtemps, certaines puissances internationales semblent avoir pour objectif non pas d’aider Haïti à sortir de la crise sécuritaire, mais plutôt de la prolonger afin de conserver leur mainmise sur le pays et continuer à étouffer son développement national.
Il est temps de dire haut et fort à l’international que la quête de liberté n’est pas un crime contre l’humanité. Pourquoi tant d’hostilité envers Haïti, ce pays qui fut le père des opprimés dans le monde et la première nation noire libre de l’histoire moderne ? Haïti mérite d’être honorée pour son héritage, non humiliée pour ses difficultés actuelles.
Même certains de nos frères africains ont fini par instrumentaliser Haïti à des fins financières, comme en témoigne la présence des forces kenyanes, dont l’impact reste aujourd’hui largement inexistant. La communauté internationale a développé une stratégie fondée sur une diplomatie communicationnelle, multipliant les annonces sans résultats concrets sur le terrain. Chaque mois, elle promet l’arrivée de centaines de policiers étrangers, puis recule les dates, modifie les chiffres ou entretient volontairement la confusion. Malheureusement, beaucoup d’Haïtiens demeurent désarmés face à ces manœuvres géopolitiques qui visent à maintenir le pays dans un état de dépendance stratégique.
Pourtant, une vérité demeure : Haïti doit redevenir sa propre force, son propre modèle et sa propre vision.
Haïti doit reconstruire :
• sa propre sécurité, fondée sur des institutions fortes et souveraines ;
• sa propre société, ancrée dans ses valeurs culturelles et communautaires ;
• son propre modèle économique, capable de créer de la richesse nationale ;
• son propre modèle politique, légitime, stable et issu du peuple ;
• son propre système de réinsertion sociale, pour restaurer la dignité de chaque citoyen ;
• sa propre vision de développement, à long terme, indépendante des agendas extérieurs.
La renaissance d’Haïti ne viendra ni de Washington, ni de Nairobi, ni de New York. Elle viendra du peuple haïtien, lorsque celui-ci décidera de reprendre en main son destin, de briser les chaînes invisibles des influences extérieures et de reconstruire un État réellement souverain.
Alceus Dilson Communicologue,Juriste










