La crise politique française connaît un nouvel épisode chaotique. Lundi, Sébastien Lecornu, nommé premier ministre à peine 27 jours plus tôt, a présenté sa démission, devenant ainsi le chef de gouvernement le plus éphémère de la Ve République. Emmanuel Macron, affaibli et lâché par plusieurs de ses anciens alliés, lui a pourtant demandé de mener d’ici mercredi de « dernières négociations » pour tenter de bâtir une coalition.
Mais le climat politique semble désormais hors de contrôle. Le Rassemblement national comme La France insoumise refusent tout dialogue, exigeant la dissolution de l’Assemblée. Deux ex-premiers ministres, Édouard Philippe et Gabriel Attal, ont publiquement pris leurs distances avec le président, allant jusqu’à l’appeler à quitter le pouvoir avant 2027. La droite classique, divisée, hésite entre rupture et cohabitation, tandis que la gauche tente de s’unir autour d’un « programme de rupture ».
Dans la rue, le désarroi est palpable : les Français dénoncent une instabilité chronique qui empêche toute projection dans l’avenir. Le patronat, de son côté, exprime sa colère face à l’incertitude économique, alors que le pays doit affronter une dette colossale et préparer son budget 2026.
Emmanuel Macron joue désormais sa survie politique. Faute de coalition viable, il n’exclut pas une nouvelle dissolution, voire un recours inédit à un gouvernement technique. Un pari risqué, alors que chaque jour qui passe fragilise un peu plus son autorité et alimente la défiance envers les institutions.
