Haïti, où l’ancienne mission des Nations unies, MINUSTHA, a échoué à rétablir la sécurité, reste marquée par les traumatismes du choléra importé par la mission et par l’incapacité de l’État à protéger sa population. Aujourd’hui, la communauté internationale propose une nouvelle opération sous une autre appellation, alors que les Haïtiens, désespérés, constatent que les gangs continuent de nuire et que les autorités en place, certaines accusées de complicité avec ces groupes armés, sont prêtes à cautionner cette nouvelle phase sans garantir de résultats tangibles.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté le Conseil de sécurité à autoriser le déploiement d’une force internationale en Haïti, dotée d’un appui logistique et opérationnel et d’un financement prévisible, afin de soutenir l’État haïtien et répondre aux besoins fondamentaux de la population.
Guterres a insisté sur la nécessité d’accompagner cette force par des mesures de pression sur les auteurs et facilitateurs de la violence, incluant un embargo sur les armes et l’extension des sanctions aux chefs de bandes, à leurs financiers et aux trafiquants d’armes.
Projet américain : force anti-gangs et bureau d’appui de l’ONU
Dorothy Shea, représentante par intérim des États-Unis à l’ONU, a présenté un projet de résolution pour créer une « force de répression des bandes armées » et un bureau d’appui des Nations unies. Cette initiative vise à doter la mission des outils nécessaires pour contrôler le territoire, sécuriser les infrastructures et compléter l’action de la police nationale, en tenant compte de l’expérience limitée et des manques de la mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) déjà déployée par le Kenya.
