Un an après la prise du Parlement par des manifestants en colère contre la loi de finances, le Kenya replonge dans la tourmente. Ce mercredi 25 juin 2025, des milliers de personnes, en majorité de jeunes hommes, ont manifesté à Nairobi, Mombasa et dans plusieurs comtés. Si la journée avait commencé dans le calme, les tensions ont vite dégénéré. Jets de pierres, gaz lacrymogènes, canons à eau et blessés des deux côtés ont marqué les rues de la capitale.
En hommage aux victimes de la répression de 2024, les manifestants réclament la démission du président William Ruto et une refonte complète du système. La mort suspecte d’un enseignant militant, Albert Ojwang, début juin, a ravivé la colère contre les violences policières. Alors que l’autorité des communications a interdit la diffusion en direct des rassemblements, plusieurs médias ont refusé de se plier à ce qu’ils qualifient de tentative de blackout.
Amnistie internationale et la société civile dénoncent un climat de répression croissante. Plus de 80 enlèvements liés aux manifestations de l’an dernier n’ont jamais été élucidés. Entre désillusion politique, chômage endémique et méfiance envers l’État, la jeunesse kényane continue de se soulever avec détermination.