Home Haiti La dérive de la fausse vérité dans une société capitaliste

La dérive de la fausse vérité dans une société capitaliste

0
0

Lorsque le système capitaliste cherche à dénigrer un gouvernement, il invente toutes sortes d’histoires macabres. On se souvient que, fin février 2000, le régime Lavalas de l’époque faisait face à une offensive de la classe politique bourgeoise pro-impérialiste. On rapportait même qu’un bébé volé à l’hôpital général de Port-au-Prince avait été soumis à la sorcellerie par le gouvernement et que ce bébé, après que son sang eut été extrait, son corps séché fut pilonné jusqu’à être réduit en poudre sur ordre du Président Aristide. Ce type de propagande provient généralement du laboratoire du système capitaliste qui recherche des rebondissements dérangeants et des complots sophistiqués pour heurter la sensibilité humaine et les diriger contre la cible visée. C’est pourquoi il utilise souvent des enfants pour parvenir à ses fins.

Pourtant, ce système gangrené par le cynisme, le mensonge et le vol, n’a aucun respect pour l’humanité, ni même pour les enfants qu’il met en scène de manière odieuse. En fait, il ne s’intéresse pas du tout aux enfants. Il les utilise dans certaines circonstances uniquement pour obtenir un levier politique contre ses ennemis jurés. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’affirmation de Joe Biden selon laquelle il aurait vu de ses propres yeux les enfants sacrifiés par le Hamas. « Je n’aurais jamais pensé voir un jour des images, et avoir des images confirmées, de terroristes décapitant des enfants. » Cette déclaration perverse explique certainement pourquoi Biden n’a jamais, même en rêve, vu les images des milliers d’enfants mourant sous les bombes de l’armée israélienne à Gaza et menacés par des colons israéliens.

Mentir à des fins politiques en ignorant et en déformant grossièrement les faits. C’est sans aucun doute le cas en Haïti. Quelle tromperie magistrale, lorsque certains médias au service du capitalisme oligarchique ont relayé cette fausse information : « dans la commune de Kenscoff, un bébé de deux mois a été brûlé vif par des membres de bandes armées. » Le ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes (Mcfdf), sans aucune preuve, a propagé ce mensonge né de l’imagination d’un inconnu jamais interrogé. Et pour couronner le tout, on annonça que deux semaines plus tard, traumatisée par le meurtre de son bébé, la mère Eliana Télémaque, 28 ans, est morte d’indignation. Mais alors, pourquoi sa dépouille mortelle n’a-t-elle jamais été présentée ? Cette même presse propagandiste n’a même pas jugé nécessaire de couvrir ses funérailles, si tant est qu’il y en ait eu.

Or, cette fausse nouvelle concernant le bébé avait fait la « Une » des journaux, et aujourd’hui encore, certains la répètent sans retenue, comme s’ils avaient vu de leurs propres yeux cet acte mensonger auquel, seuls les naïfs pouvaient y croire. En réalité, un mensonge ne peut jamais devenir vérité, même lorsqu’il est extrêmement répandu. Les fausses vérités politiques ne sont rien d’autre que des fantasmes persistants que le système continue de perpétuer pour aiguiser les contradictions entre deux forces rivales : le prolétariat et la bourgeoisie. Une démarche lui permettant de troubler l’esprit des masses laborieuses. Un événement récent a démontré la mentalité réactionnaire et incohérente d’une société dominée par la bourgeoisie, dont certains membres sont plus enclins à accepter des mensonges même douteux qu’à accepter la véracité d’une réalité.

Des mercenaires étrangers au service du Premier ministre et de la Police nationale haïtienne ont bombardé Simon Pelé, un quartier pauvre de Cité Soleil, avec des drones kamikazes, tuant de nombreuses personnes, dont huit enfants.  Cette tuerie d’État n’a pas indigné pour autant la bourgeoisie et les rares partisans des autorités de facto ; le gouvernement n’a pas reconnu ce crime et même l’UNICEF est resté curieusement silencieux. Les victimes de ce ghetto non plus n’ont pas été prises en considération.  Leur origine sociale explique sans aucun doute cette considération de deux poids, deux mesures. Cela démontre que lorsqu’une vérité ne sert pas les intérêts de l’État ou d’une classe sociale spécifique, la presse bourgeoise la passe sous silence. Dans cette affaire, la presse haïtienne se démasque. Comment dans un premier temps peut-elle prendre position pour des « fake news », dénuées de toute vérité, bafouant toute déontologie journalistique, sans aucune enquête, et dans un second temps, ignorer complètement un crime réel dont les faits sont prouvés ?

Des personnes, y compris des enfants, ont été assassinées, et les funérailles de ces victimes ont eu lieu le samedi 4 octobre 2025. Pourtant, jusqu’à présent, le gouvernement haïtien, au service de l’impérialisme américain, n’a fait aucun geste pour recueillir des données sur ces décès. Aucune information n’a été publiée sur cette opération expliquant cette attaque meurtrière. Cela suggère que les enfants des quartiers opprimés sont des victimes de seconde zone, sans réelle importance.  C’est la preuve irréfutable d’un mépris cynique pour les classes défavorisées, celles du prolétariat, lorsque le gouvernement piétine constamment les droits des travailleurs qu’il est censé servir, allant jusqu’à les traiter en ennemis, voire les assassiner sous prétexte de mener la guerre contre les gangs.

L’histoire de cet assassinat s’ordonne comme une tragédie classique. Le Premier ministre de facto Alix Didier Fils-Aimé, ainsi que les Conseillers Présidentiels, notamment l’actuel Coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, par dédain et par position de classe, n’ont exprimé aucun regret et n’ont donc rendu aucun hommage aux vraies familles endeuillées, comme si cela était normal, ou bien qu’il s’agirait d’animaux sauvages ou nuisibles qui ont été tués. Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Puisque les capitalistes occidentaux prennent le contrôle de notre avenir politique, économique et social, nous atteignons un stade où, en Haïti, la seule solution reste le mensonge le plus éhonté qui soit: « Ils nous cacheront tout, ils ne nous diront rien !» Pour cela, nous n’avons d’autre choix que de lutter pour les chasser de notre sol.

 

HTML tutorial

source

Total 0 Votes
0

Tell us how can we improve this post?

+ = Verify Human or Spambot ?

To respond on your own website, enter the URL of your response which should contain a link to this post's permalink URL. Your response will then appear (possibly after moderation) on this page. Want to update or remove your response? Update or delete your post and re-enter your post's URL again. (Find out more about Webmentions.)