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Le CES et les anciens présidents soutiennent les politiques anti-ouvrières et anti-haïtiennes d’Abinader

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Le Conseil économique et social (CES) et les anciens présidents Danilo Medina, Leonel Fernández et Hipólito Mejía ainsi que l’actuel président Luis Abinader

Mi-septembre, le pacte entre le Conseil économique et social (CES) et les anciens présidents Danilo Medina, Leonel Fernández et Hipólito Mejía a été publié, soutenant la politique d’immigration d’Abinader. Motivé par les inquiétudes des entreprises quant aux effets des expulsions massives sur les secteurs de la construction et de l’agroalimentaire, ce pacte n’envisage aucune régularisation de l’immigration. Au contraire, il réaffirme le soutien à la politique anti-haïtienne du gouvernement, suggérant l’octroi de permis de travail temporaires à certains travailleurs haïtiens de ces secteurs.

Les ONG membres du CES, telles que CIPAF, Copadeba, Ciudad Alternativa et Articulación Nacional Campesina, ainsi que les syndicats comme l’ADP, n’ont pas exprimé publiquement leur désaccord avec un quelconque aspect du pacte. Quant aux centrales syndicales comme CNUS, CNTD et CASC, il est notoire qu’elles soutiennent inconditionnellement le gouvernement. Bien qu’un site web de suggestions ait été créé, le pacte a été élaboré à huis clos et à l’insu de la population, comme le veut la tradition du CES.

Le pacte du CES réitère la politique gouvernementale. Il qualifie la migration haïtienne de menace pour la sécurité, l’intégrité territoriale et la souveraineté, et de fardeau pour les services publics, notamment la santé et l’éducation. L’extension de la clôture frontalière et la réforme du cadre juridique de l’immigration ont été ratifiées. Une commission présidée par Milton Ray Guevara, bourreau des Dominicains d’origine haïtienne, est désormais en place. Cette commission visera à renforcer le pouvoir des institutions répressives comme la DGM (Direction générale de l’immigration et des douanes).

La marginalisation de la communauté immigrée est confortée par la proposition de « lier l’accès aux services publics à des critères tels que la résidence légale », comme c’est déjà le cas avec le protocole d’immigration pour les hôpitaux. À cette fin, un accord a été conclu pour créer « une plateforme nationale de suivi de l’utilisation des services publics par la population migrante ». La création d’un système d’informateurs communautaires et de canaux de signalement anonyme de la présence d’Haïtiens a également été convenue. Dans le même esprit d’hypervigilance antidémocratique, il a été convenu de créer un « système intégré d’enregistrement et de suivi des étrangers », un « Observatoire national du renseignement et de l’analyse des risques », une « plateforme nationale de renseignement », des « recensements de sécurité avec enregistrement biométrique » et un plan d’intervention de quartier incluant le « renseignement communautaire » pour encourager les voisins à se dénoncer mutuellement. En bref, un soutien au paramilitarisme et à la « caliesaje » (une vague de criminalité).

En matière de politique étrangère, il a été convenu de soutenir la campagne d’Abinader pour l’occupation militaire étrangère d’Haïti et d’impliquer la diaspora dominicaine dans le blanchiment de l’image du gouvernement.

La rhétorique xénophobe officielle a été réitérée, accusant les travailleurs haïtiens d’avoir prétendument « déplacé » les travailleurs dominicains, tout en admettant que seulement 7 % à 10 % des travailleurs du pays sont étrangers. Il a été convenu de soutenir la surveillance des travailleurs haïtiens au moyen de « technologies de pointe » et de réformer l’article 145 du Code du travail afin de permettre la délivrance de permis temporaires pour l’embauche de travailleurs haïtiens dépassant le maximum de 20 % dans les secteurs de l’agriculture et de la construction. Actuellement, ces permis ne sont accordés qu’aux braceros. La vieille histoire de mécanisation de l’agriculture est également perpétuée, sous prétexte absurde que cela favoriserait le nettoyage racial du secteur.

Nous condamnons ce pacte entre le CES et les anciens présidents, qui cautionne l’approfondissement de l’apartheid actuel. Nous réaffirmons que seul le respect de la liberté d’association et l’organisation de syndicats démocratiques, combatifs et non racistes permettront d’améliorer les conditions de travail et les salaires dans ce pays, et non pas les quotas démagogiques balagueristes et les fausses promesses de progrès technologique inadaptés à l’économie dominicaine. Nous appelons les organisations du secteur social du CES à se démarquer publiquement de ce pacte anti-ouvrier et raciste et à se joindre à la revendication de la fin des expulsions massives et d’un plan de régularisation sans discrimination.

 

Mouvement des travailleurs socialistes de la République dominicaine 2 octobre, 2025

 

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