WASHINGTON – Le directeur adjoint du FBI, Dan Bongino, a annoncé mercredi qu’il quittera ses fonctions en janvier, après neuf mois marqués par des tensions internes et des désaccords avec la direction du ministère de la Justice.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Bongino a remercié le président Donald Trump pour « l’opportunité de servir avec sens ». Plus tôt dans la journée, le président avait indiqué aux journalistes que son adjoint souhaitait reprendre son activité antérieure de podcasteur conservateur influent.
Nommé en mars, Bongino est devenu le premier directeur adjoint du FBI sans carrière d’agent au sein du Bureau, une singularité qui a nourri des frictions avec des enquêteurs chevronnés. Ancien membre de la police de New York et du Secret Service, il s’était fait connaître comme commentateur virulent, qualifiant auparavant le FBI d’« irrémédiablement corrompu » et appelant à une refonte de l’agence.
Aux côtés du directeur Kash Patel, il a supervisé l’éviction de dizaines d’agents expérimentés, réorientant les priorités du FBI vers l’agenda présidentiel. Son départ semblait probable depuis août, lorsque la Maison-Blanche a nommé l’ancien procureur général du Missouri Andrew Bailey co-directeur adjoint, une configuration inédite.
Les relations se sont encore dégradées cet été lors d’un différend avec la ministre de la Justice Pam Bondi sur la décision de ne pas publier de nouveaux éléments du dossier Jeffrey Epstein. Bongino, qui avait relayé des théories complotistes sur l’affaire, aurait estimé que cette décision nuisait à sa crédibilité auprès de sa base médiatique, selon le Wall Street Journal.
Malgré ses critiques publiques sur la lourdeur de la gestion quotidienne du FBI, Bongino a revendiqué un succès récent avec l’arrestation d’un suspect dans l’enquête sur les bombes artisanales déposées avant l’attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole. Devenu directeur adjoint, il avait fait de ce dossier une priorité, ordonnant une révision complète des preuves et mobilisant une nouvelle équipe d’enquêteurs, démarche qui a conduit à l’exploitation décisive de données téléphoniques jusque-là inexploitées.
Interrogé par Fox News sur ses accusations passées de dissimulation, Bongino a répondu qu’il s’exprimait désormais « en fonction des faits » et que les autorités étaient « confiantes d’avoir le bon suspect ».






