HAÏTI TERRE MYSTIQUE : L’alliance invisible est-elle encore possible ?
Cinquième Partie
Serge Joachim II, Haïti Mystique et Spirituelle & Politique Moderne et Contemporaine, 11 mars 2025
Est-il donc vraiment possible d’oeuvrer au changement de la condition nationale par l’alliance avec les divinités du Monde Invisible ?
Propos d’Introduction :
Au cours des deux dernières parties nous avons vu la caducité du Pacte de Bois-Caïman, le veto des chrétiens protestants et l’appel à une nouvelle alliance avec Yahweh, l’ancien Dieu d’Israël, Sauveur et Libérateur de ce peuple.
Nous avons vu également la duplicité protestante, son triple jeu (pion du vaudou, pion des Américains et pions de Yahweh) et les limites de l’alliance : » HAÏTI pour Christ ! Christ pour HAÏTI ! « .
Au cours de la cinquième partie, nous verrons les manoeuvres de Yahweh, ses plans, ses hommes, les hésitations, coups bas et trahisons, retards et échec temporaire du mouvement.
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Cinquième Partie
Début des années 2000, Yahweh va se donner des pions, d »horizons divers, susceptibles de défendre les intérêts du Royaume. D’une part, dans l’effort de construction politique des bases temporelles de son Royaume en HAÏTI ; d’autre part, face aux pressions d’un secteur engagé et zélé de l’Église Protestante Haïtienne, qui, désespérément, en appelait de tous ses voeux, à une intervention rapide et urgente du Royaume des Cieux en HAÏTI. Pour la prise en charge du dossier national. Vu la grave crise politique de 2004 : violences populaires, coup d’état, expulsion d’Aristide, nouvelles violences sociales et politiques, exode massif, etc.
Le premier, le Dr Guy Théodore de l’Hôpital Bienfaisance de Pignon.
Homme des Américains, proche de l’Église Protestante et des masses populaires, bénéficiant, en outre, de la caution bourgeoise, engagé dans les affaires sociales et communautaires, réputé patriote honnête, sérieux et sincère, ancien Député du peuple, il pouvait être d’un apport majeur, à l’effort de développement national.
C’était, en effet, l’homme de circonstance, le pion du moment.
Il pouvait rassembler les débris épars du tissu national déchiré, assurer la jonction entre les mases frustrées, déçues et révoltées, la bourgeoisie nationale, les Américains, et relancer en outre, sur de nouvelles bases, le processus de relèvement national
Rien d’un révolutionnaire ou d’un réformateur. C’était tout simplement la carte providentielle, l’homme historique, capable de calmer les tensions, désamorcer les contradictions, assumer la transition douloureuse et assurer le passage en douce vers l’autre nation, cette Nouvelle Haïti, tant espérée. Tout en mettant en place, les bases nécessaires au nouveau départ.
Malheureusement, les hésitations politiques, la peur du pouvoir et de l’inconnu, les faux calculs et prises de décision erronées, les mauvais conseils, un entourage ambitieux, mesquin et plat, inadéquat aux prises de position justes et équilibrées.
Le tout ajouté à d’autres facteurs moins connus, dont le flair politique, l’intuition de l’heure, et le sentiment du moment venu, ce septième sens politique incontournable (Le leader historique, l’homme de la providence doit être aux aguêts, TOUJOURS à veiller le moment critique, l’heure venue, cet opportunisme tactique) le retiennent loin de l’avant-scène politique. Alors qu’il détenait de solides atouts qui lui ouvraient la route du pouvoir.
En effet, il disposait de sérieux pions, d’amis puissants, de fidèles alliés et serviteurs, des partisans zélés qui croyaient en son étoile, une stratégie facile de prise du pouvoir. Sans oublier la caution de Washington, l’argent disponible, á portée de main, prêt à affluer de partout, en ouvrant la bouche. Par l’importance de ses relations, la confiance placée en lui, le sentiment collectif d’une grande destinée et de l’heure venue.
À l’époque, Aristide en exil, personne, du strict point de vue politique, n’était plus grand, plus fort que lui. S’il faut en outre, considérer le fait qu’il jouisssit de la double Caution Mystique et Spirituelle : Protestants et vaudouisants derrière lui, les chrétiens de même.
Bref, tout le nécessaire qui lui ouvrait donc, à l’époque, bien grandes, les portes du Palais National et de la Maison Blanche.
Finalement, il échouera, sans avoir essayé. Sombrant dans l’oubli, pour avoir raté le Momentum.
Mais Yahweh (2008-2010) allait entamer de nouvelles manoeuvres. Se donner de nouveaux pions : Élisée Joseph, Chavannes Jeune (à nouveau), Maxo Joseph, etc., appelés non pas encore au pouvoir, mais, de préférence, à :
1.- Occuper pour le Maître, l’avant-scène sociale, religieuse, spirituelle. On n’en était certainement pas encore à la phase politique du mouvement, dans le sens vulgaire du terme.
2.- Articuler le lien affectif entre les fidèles et le Maître : Leur faire mieux connaitre le Maître, ses méthodes de combat, ses techniques de lutte, plans, stratégies, objectif global et final (Haïti n’étant qu’un élément du Plan divin, une étape dans la lutte à l’échelle universelle), etc.
3.- Élargir la base sociale et religieuse du mouvement. À travers un grand réveil national.
4.- Faire connaitre les plans et projets du Maître pour la Nouvelle HAÏTI. Mais sans s’impliquer directement et ouvertement, dans les affaires politiques internes.
Sorte d’Offensive Limitée visant à préparer les esprits, à la grande offensive politique, mais en contournant, d’abord, les barrières et resistances affectives et émotionnelles collectives (peurs, méfiances, réticences traditionnelles, à l’égard des politiciens).
En peu de mots, une haute manoeuvre de » faussage ou de troublage » de la perception politique objective de faits concrets,
D’une façon générale, Il s’agissait là, d’un ensemble logique et cohérent d’habiles manoeuvres de consolidation de l’alliance Mystique et Spirituelle ; étape préalable et nécessaire, à l’ouverture politique et à une prise optimale du pouvoir en Haïti.
Dieu, se le rappeler, ne va pas venir en personne prendre le pouvoir au niveau humain et matériel. Aux humains donc de jouer leur rôle. A la perfection.
Mais là encore, pions du Maitre, ils rateront le train, faute de clairvoyance, d’une excellente culture mystique et spirituelle, et d’une bonne articulation des plans personnels à ceux du Maitre.
Selon le principe fondamental, stipulé par Paul dans sa seconde épître aux Corinthiens: » L’homme de Dieu, au service du Maître, instrument authentique de sa volonté, ne marche pas par la vue, mais par la foi « .
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Mais Élisée Joseph, Chavannes Jeune étaient-ils vraiment des pions du Maître ?
Oui ! Certainement !
Mais comment ont-il pu échouer de façon aussi lamentable ?
Fin de la cinquième partie.
Serge Joachim II, 11 mars 2025
