
La situation politique actuelle du pays est indescriptible. Elle illustre de façon frappante ce que l’on peut appeler la domination assumée de l’impérialisme américain en Haïti. Ce dernier accuse qui bon lui semble, quand bon lui semble. Le chargé d’affaires américain, Henry Wooster, se comporte comme le gouverneur du pays. Les autorités haïtiennes, issues des différentes organisations et partis politiques composant le Conseil présidentiel ne sont qu’une bande de marionnettes sans scrupules. Une fois au pouvoir, elles sont prêtes à tout pour satisfaire les désirs et les intérêts de leurs maîtres.
Lundi soir 24 novembre 2025, Tommy Pigott, porte-parole adjoint du Département d’État, a déclaré que les États-Unis « ont imposé des restrictions de visa à un responsable du gouvernement haïtien pour soutien à des gangs et autres organisations criminelles, et pour entrave à la lutte du gouvernement haïtien contre les groupes terroristes désignés comme organisations terroristes étrangères ». Le porte-parole, sans révéler le nom de la personne concernée, a ajouté : « Le département révoquera tous les visas actuellement en vigueur détenus par cette personne.»
Il est en effet surprenant qu’un quelconque porte-parole s’adresse ainsi au membre d’un Conseil présidentiel. Cela démontre déjà leur grand mépris pour tout ce qu’ils considèrent comme des vauriens, des agents dont ils abusent en les faisant travailler au détriment de leur peuple et de leur pays.

L’impérialisme a besoin de se faire passer pour un bienfaiteur en Haïti afin sans doute de redorer son blason. Il utilise à tout fin les agents qu’il a placés au pouvoir comme boucs émissaires pour dissimuler ses méfaits de financement indirect de la violence et de capture de l’État haïtien. C’est ainsi que, dans un communiqué, le Département d’État a annoncé que « Les États-Unis restent déterminés à soutenir la stabilité d’Haïti et attendent des progrès tangibles vers des élections libres et équitables. Le peuple haïtien n’en peut plus de la violence des gangs, des destructions et des luttes politiques intestines. L’administration Trump veillera à ce que ceux qui continuent de déstabiliser Haïti et notre région rendent des comptes ».
C’est l’agence Associated Press qui, aujourd’hui, 25 novembre, lève le voile sur cette affaire. L’agence révèle que Fritz A. Jean, membre du Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti, a été sanctionné par le gouvernement américain, qui lui a imposé des restrictions de visa.
pourquoi n’avez-vous pas désapprouvé Washington lorsqu’il a qualifié des groupes armés de terroristes ?
Le Conseiller Fritz Jean pour se dédouaner a déclaré à l’AP : « Dès que nous avons commencé à envisager la possibilité d’un changement de chef du gouvernement, deux membres du Conseil ont reçu des menaces d’annulation de visa et d’autres sanctions de la part du représentant de l’ambassade américaine et de l’ambassadeur du Canada.»
Jean a affirmé catégoriquement que les diplomates avaient clairement indiqué : « Si nous ne renonçons pas, nous serons sanctionnés et nos visas seront annulés.» Mais si cela est vrai, pourquoi le CPT n’a-t-il pas déclaré ces ambassadeurs persona non grata ?
Qui leur a donné le droit de s’immiscer dans les affaires du pays ? On dirait bien que c’est encore vous autres, laquais à leur service. Vous êtes tous des individus sans scrupules, sans exception, des marchands de pays au sein de l’appareil d’État. Vous tous, en général, issus de la famille Lavalas, de l’OPL, du PHTK, de Pitit Desalin, du Secteur Démocratique Populaire (SDP), de l’Accord du Montana, de l’EDE ; de Compromis historique et tout le reste de la racaille politicienne haïtienne, vous incarnez tous les valeurs négatives des puissances impérialistes. Le plus grave, c’est qu’il existe d’autres pions en réserve, attendant que les colonisateurs les appellent pour assurer la relève.

Ces individus de l’acabit de Sudre Dartiguenave n’ont et n’auront jamais honte de leur servilité et de leur sale besogne. L’impérialisme les a utilisés et les jette aux ordures comme du papier toilette. C’est ainsi que nous comprenons la position du gouvernement américain face à Fritz Alphonse Jean, leader de l’Accord du Montana, l’une des neuf marionnettes que le Département d’État a placées au Conseil présidentiel de transition pour désintégrer le pays et maintenir sa domination.
Ces individus de l’acabit de Sudre Dartiguenave n’ont et n’auront jamais honte de leur servilité et de leur sale besogne
Alphonse Jean, pourquoi n’avez-vous pas désapprouvé Washington lorsqu’il a qualifié des groupes armés de terroristes ? Cela vous arrangeait n’est-ce pas quand des étrangers blasphémaient vos compatriotes. Au contraire, vous vous êtes réjouis des mensonges proférés à leur sujet. Vous n’avez jamais daigné classer les colons américains dans leurs rangs en leur disant « Yankee hors du pays ».
Quand le mensonge américain servait vos intérêts, cela ne vous importait guère. Mais maintenant, du fait que vous soyez sur la sellette, au pied du mur, les États-Unis vous accusent de soutenir des gangs et autres organisations criminelles qualifiées de terroristes ? Vous qualifiez cela de mensonge, vous exigez des preuves, mais pourquoi n’avez-vous pas dit la même chose à propos des victimes précédentes?

Les États-Unis accusent également le conseiller Jean d’ingérence dans la lutte d’Haïti contre les « gangs terroristes ». Ces gangs contrôlent 90 % de la capitale haïtienne ainsi que de vastes zones des départements de l’Artibonite et du Centre, où ils pratiquent l’extorsion et se livrent à des affrontements territoriaux, utilisant des armes de calibre militaire » ont fait savoir le département d’Etat.
C’est maintenant que Fritz Alphonse Jean souhaite afficher son patriotisme pour dénoncer la capture de l’Etat par l’impérialisme, cet ennemi constant du peuple haïtien qui l’a frappé de plein fouet. Ainsi, il a rejeté les accusations américaines et déclare dans un point de presse flanqué de son collègue Lavalas Leslie Voltaire. Il explique que certaines ambassades veulent le réduire au silence dans le bras de fer politique autour du maintien du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. « On a voulu être l’artisan d’une rupture à cette pratique qui appauvrit une bonne partie de la population, laquelle est aujourd’hui armée et terrorise la société » ajouta t-il.
Il continue sa plaidoirie en disant : « Au point où nous en sommes, on se bat pour notre dignité, pour la dignité de notre pays et de l’héritage qu’on laissera à nos enfants. Si lutter pour une bonne gouvernance, pour qu’il y ait une autre forme de gouvernance dans le pays est un crime, je suis prêt à continuer ce combat sans relâche. Si se battre pour placer des personnes compétentes et expérimentées à la tête de l’État afin de résoudre les problèmes de la population est un crime, je suis prêt à continuer le combat. Si se lever contre ce système qui crée la misère est un crime, je suis prêt à poursuivre la lutte sans arrêt. Si dire la vérité aux ambassades concernées sur un gouvernement qui ne fonctionne pas est un crime, je suis prêt… »

Selon le conseiller présidentiel, il est vrai le gouvernement Fils-Aimé a « échoué » dans les trois missions pour lesquelles il avait été mandaté : la sécurité, la gouvernance et l’organisation des élections, mais pas le CPT et c’est pourquoi on doit le destituer.
À nos yeux, le CPT et le Premier ministre Alix-Didier Fils-Aimé ne sont que des poissons morts dans le bouillon du système capitaliste qui ravage le pays. Pour nous, le mouvement populaire doit balayer tous les ambassadeurs des puissances impérialistes, ainsi que leurs employés au sein de l’appareil d’État, qu’ils soient présidents ou ministres. Et quel que soit le dirigeant soumis aux diktats des occidentaux, l’important est de purifier le pays en éradiquant tous ces mauvais germes qui le gangrènent, afin que le peuple puisse mettre fin à la domination impérialiste.













