Vladimir Paraison hérite d’une institution en déroute
Vladimir Paraison a été nommé directeur général par intérim de la Police nationale d’Haïti (PNH) le vendredi 8 août 2025, par décret du Conseil présidentiel de transition, annoncé à la télévision nationale. Jusqu’alors coordonnateur de la sécurité au Palais national, il succède à Normil Rameau, révoqué moins de vingt-quatre heures après une apparition publique conjointe avec Laurent Saint-Cyr, quatrième coordonnateur du CPT.
Officier de carrière, Jonas Vladimir Paraison possède une expérience opérationnelle significative. Blessé à la jambe lors d’une fusillade avec des gangs armés alors qu’il assurait la sécurité du Palais national, il s’est distingué par sa résilience et son engagement sur le terrain. Ces éléments renforcent sa légitimité dans un contexte marqué par la montée exponentielle de la violence et l’effondrement de l’autorité étatique dans plusieurs régions du pays.
La mission qui lui est confiée est d’une urgence extrême : rétablir l’ordre au sein d’une PNH profondément fragilisée, tout en relançant une institution en phase de désagrégation avancée. Paraison doit également préparer la tenue d’un référendum suivi d’élections générales, dans un délai particulièrement contraint, une entreprise sans précédent dans l’histoire politique haïtienne.
L’enjeu dépasse la simple gestion policière : il s’agit de restaurer la crédibilité de l’État haïtien, mise à mal par des années d’impunité et d’inefficacité sécuritaire. Le nouveau directeur général devra faire face à la double exigence de reconquête territoriale et de réorganisation institutionnelle, dans un climat politique et social extrêmement volatile.
