Home Haiti Décès d’un bébé au centre de détention pour migrants de Haina !

Décès d’un bébé au centre de détention pour migrants de Haina !

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Le décès de ce nourrisson démontre que les politiques discriminatoires et racistes du gouvernement dominicain font de plus en plus de victimes, haïtiennes et dominicaines.

La politique d’immigration raciste, illégale, anticonstitutionnelle et déshumanisante du président Luis Abinader a une fois de plus coûté la vie à une personne.

 

La jeune Haïtienne, Melissa Jean Batiste, et son nouveau-né ont été soumis à une détention arbitraire et illégale par des agents de l’immigration. Elle a été emmenée de force au centre de détention pour migrants de Haina quelques heures seulement après avoir accouché à l’hôpital Nuestra Señora de Regla de Baní, dans la province de Peravia. Son bébé est décédé peu après, au petit matin du 14 novembre, au centre de Haina.

Dans un communiqué de presse, la Direction générale des migrations (DGM) a reconnu que Melissa Jean Batiste avait informé les agents d’immigration que le père du bébé était un citoyen dominicain. Malgré cela, elle a été arrêtée et placée en détention illégale, bien que l’enfant ait droit à la nationalité dominicaine de naissance et d’origine par son père.

La pratique illégale et raciste des autorités dominicaines consistant à refuser l’enregistrement légal aux enfants de Dominicains nés de mères haïtiennes, en raison de préjugés raciaux, est notoire. Le décès de ce nourrisson démontre que les politiques discriminatoires et racistes du gouvernement dominicain font de plus en plus de victimes, haïtiennes et dominicaines.

La loi générale sur les migrations 285-04 interdit explicitement et catégoriquement la détention administrative des mineurs et des femmes allaitantes. Malgré cela, le gouvernement persiste dans cette pratique illégale et systématique, qui a débuté en 2021 et s’est intensifiée après l’annonce, en octobre 2024, d’un quota de 10 000 expulsions hebdomadaires. Par ailleurs, le protocole d’immigration pour les hôpitaux, mis en œuvre en avril dernier, ordonne au personnel soignant d’effectuer des contrôles d’immigration et de signaler les patients haïtiens à la DGM (Direction générale des migrations), procédant ainsi à leur détention administrative au sein même des hôpitaux. Ce protocole anticonstitutionnel, qui viole le droit à la santé, a été appliqué lors de la détention de Melissa Jean Batiste. Si le gouvernement avait respecté les lois et la Constitution dominicaine, le bébé de Melissa Jean Batiste serait encore en vie.

Les autorités n’ont établi aucune responsabilité concernant la détention illégale de Melissa Jean Batiste et de son bébé, et le Bureau du Procureur général (PGR) n’a pas non plus annoncé d’enquête pénale contre les agents d’immigration impliqués. La complicité du système judiciaire avec le gouvernement dans les violations des droits humains perpétrées contre le peuple haïtien est totale.

Nous exigeons une enquête indépendante et que les responsables de cette détention illégale, qui a entraîné la mort du bébé de Melissa Jean Batiste, soient traduits en justice.

L’hôpital Nuestra Señora de Regla de Baní, dans la province de Peravia

Le centre de détention pour migrants de Haina est internationalement connu pour ses conditions insalubres et de surpopulation. À ce jour, en 2025, les autorités ont reconnu le décès en détention de trois personnes au centre de Haina : la citoyenne américaine Frances Ellen Hulett, décédée le 23 juin ; la citoyenne haïtienne Gedilia Lonzadieu, décédée le 9 septembre ; et le bébé de Melissa Jean Batiste, le 14 novembre. Le rapport « Déportations massives et état d’urgence en République dominicaine », du collectif HaitianosRD, documente la mort de 54 autres personnes d’origine haïtienne dans le contexte des déportations massives survenues entre 2021 et mi-2025. Nous exigeons vérité et justice pour les victimes.

Depuis l’annonce par le président Abinader, en avril dernier, de 15 mesures de persécution contre la communauté migrante haïtienne, notamment le protocole d’immigration dans les hôpitaux publics, les violations des droits humains se sont intensifiées. Il est urgent de mettre fin à l’état d’urgence de facto, d’abroger le protocole hospitalier raciste et de cesser la détention administrative des mineurs et des femmes enceintes ou allaitantes. Le gouvernement doit agir dans le cadre de la loi et mettre fin aux violations massives des droits humains des Haïtiens, en supprimant le quota de 10 000 déportations par semaine.

De même, nous réitérons la demande que nous avons adressée au PGR ces 5 dernières années afin qu’il mène une enquête sur les conditions de détention et les violations systématiques des droits de l’homme dans les centres de détention pour migrants, en particulier celui de Haina, où une manifestation massive de détenus a déjà eu lieu en octobre 2024.

 

Les organisations  dénonçant  ce crime sont :

Colectivo HaitianosRD

Movimiento de Mujeres Domínico-Haitianas (MUDHA)

Movimiento Sociocultural para el Trabajo Humanitario y Ambiental (MOSCTHA)

Comité por la Unidad y los Derechos de la Mujer (CUDEM)

Movimiento Socialista de Trabajadoras y Trabajadores (MST)

Movimiento de Mujeres Sociopolíticas Mamá Tingó

Asociaciones Solidarias de Obreros Migrantes de la Línea Noroeste (ASOMILIN)

Liga Haitiana Internacional (LIHAITI)

 

 

Mouvement des Travailleurs Socialistes de la République Dominicaine

22 novembre 2025

 

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