Un accord bilatéral a été signé lundi à Santo Domingo entre le Kenya et la République dominicaine pour appuyer la mission internationale de sécurité en Haïti. Ce protocole prévoit une assistance médicale et logistique, incluant le rapatriement de policiers kényans blessés ou tués lors des opérations menées contre les groupes armés.
Signé par les ministres Roberto Álvarez et Musalia Mudavadi, l’accord autorise notamment le survol et l’atterrissage d’aéronefs militaires dominicains sur le sol haïtien. Une telle disposition, selon le Dr Josué Renaud de l’organisme de défense des droits humains NERHO, aurait dû faire l’objet d’une consultation formelle avec le Conseil Présidentiel de Transition ou à défaut son ministre de facto des Affaires Etrangères. Or, aucun représentant haïtien n’a pris part à la signature.
Cette asymétrie diplomatique étonne d’autant plus que, parallèlement, la République dominicaine continue de refuser l’accès à son espace aérien aux vols commerciaux en provenance de Port-au-Prince et du Cap-Haïtien. Contactée par Rezo Nòdwès, l’ambassade d’Haïti à Santo Domingo s’est refusée à tout commentaire, invoquant l’indisponibilité de l’ambassadeur Fritz Longchamp.
Dans un contexte où la mission kényane reste incomplète — moins de la moitié des effectifs promis ayant été déployés — l’exclusion d’Haïti des décisions affectant directement son territoire soulève de sérieuses préoccupations. L’accord signé sans concertation haïtienne illustre une tendance inquiétante : la gestion sécuritaire du pays échappe de plus en plus à son contrôle souverain.