Pour la première fois, le nom d’un groupe armé haïtien figure sur la tristement célèbre « liste de la honte » de l’ONU. Dans son rapport annuel sur les enfants en zones de conflit, l’Organisation des Nations unies a ajouté les gangs de la coalition « Viv Ansanm » en raison d’exactions massives contre les enfants : meurtres, enrôlements forcés et viols collectifs.
Les violences contre les enfants ont atteint un niveau record en 2024, avec 41 370 violations graves recensées, soit une hausse de 25 % par rapport à 2023. Haïti, dévastée par l’instabilité et l’emprise croissante des gangs, a vu ces violences bondir de 490 % en un an, atteignant plus de 2200 cas. Selon l’ONU, les enfants haïtiens paient un lourd tribut dans les territoires contrôlés par des groupes comme « Viv Ansanm », décrit comme « probablement le plus brutal » du pays.
Le rapport place Haïti parmi les cinq pays les plus dangereux pour les enfants, aux côtés des Territoires palestiniens, de la RDC, de la Somalie et du Nigeria. Pour Virginia Gamba, représentante spéciale de l’ONU, « nous sommes au point de non-retour. Le cri des 22 495 enfants victimes de guerre devrait secouer la conscience du monde entier. »