« Je suis pour la vérité, peu importe qui le dit. Je suis pour la justice,
peu importe en faveur ou au détriment de qui. »
Malcolm X
Quiconque fait preuve de discernement peut aisément déceler les manœuvres d’une classe sociale déterminée à imposer leur politique de domination sur la classe majoritaire d’un pays. En fait, il n’y a rien de compliqué à constater que les intérêts d’une classe apatride prime systématiquement sur le reste de la nation.
En Haïti, les contradictions sont aujourd’hui criantes, et jamais auparavant elles n’ont été aussi flagrantes dans les combines et les machinations de toutes sortes destinées à promouvoir des solutions capitulardes. Cette arrogance d’une minorité d’exploiteurs transformant les mensonges en vérités, demi-vérités ou peu de vérités s’est installée dans le pays depuis le parricide du Pont-Rouge, le 17 octobre 1806 pour induire systématiquement et ouvertement la population en erreur aux fins de prendre le contrôle politique et économique du pays. Soyons clairs : l’État haïtien est tombé dans son propre piège.
Longtemps, les gouvernants se sont moqués du peuple, mais ils ont tellement déraillé qu’ils en sont arrivés à un état de putréfaction où ils ne peuvent plus dissimuler leurs intérêts de classe et se voient contraint de les afficher ouvertement contre les masses populaires. Le peuple, pour sa part, dans ce chaos indescriptible où tout paraît perdu, ne cesse de chercher sa propre voie. Certes, il se heurte à une bourgeoisie décidée à anéantir ses droits et ses acquis sociaux, politiques et économiques ; c’est un fait qu’il est confronté à un appareil d’État bourgeois réactionnaire qui, au lieu de le servir, œuvre à son élimination physique.
Bien sûr, il y a aujourd’hui le cas de ce Conseil Présidentiel de Transition agent à la solde des puissances impérialistes ainsi que le gouvernement fantoche de Alix Didier Fils-Aimé qui ne font qu’utiliser les maigres ressources du pays pour manipuler les faits, l’information et l’opinion publique à leur profit afin de tenter de maintenir intact le statu quo. Par leur agissement, ils ressemblent donc au singe qui croit se cacher alors que sa queue qui dépasse sa cachette le signale à tout le monde.
Quels sont les intérêts qui forcent les bourgeois flanqués des mercenaires étrangers, sous couvert de la police haïtienne, à incendier l’entreprise afin de brouiller les pistes d’investigation ?
L’épicentre des actualités haïtiennes de la semaine dernière se trouvait à la grande ferme de cannabis et d’ossements humains dans la commune de Croix des Bouquets. Il est prouvé que ce vaste champ de produits stupéfiants et laboratoire est la propriété du cercle des oligarques, notamment André Apaid, Charles-Henry Baker et d’autres investisseurs bourgeois principaux fournisseurs d’armements illégaux dans le pays.
Curieusement, les autorités haïtiennes, la police n’ont rien vu ni entendu. Elles sont aveugles et sourdes s’agissant des Apaid and Co. Quant à l’ambassade américaine toute proche, qui rappelle si souvent ses dialogues avec des groupes armés pour la sécurité de son bâtiment, il est inutile de le préciser que le chargé d’Affaires Henri T. Wooster non plus n’a jamais vu les plantations de drogue à la plaine du Cul-de-sac lors d’une pause-café.
La désinformation est devenue une arme de guerre assumée par le pouvoir en Haïti. C’est même un désastre quand les propagandistes qui manipulent le paysage médiatique s’empêtrent dans le filet de leurs propres mensonges et obsessions. Ils affirment que tout ce que vous avez vu et entendu est faux, et que seuls leurs récits sont exacts. Ces prédateurs bénéficient d’une énorme complaisance médiatique dans la mesure où, certains médias de l’oligarchie, à l’exemple Le Nouvelliste, Radiotélévision Caraïbes et Alter Presse, entre autres, dans leurs reportages sur les événements de Croix-des-Bouquets, ont remplacé la vérité par un silence de Cathédrale.
Naturellement, ils ont vu des bandits massacrés, tués et des armes saisies. Mais ils n’ont pas pu voir sur ce site de guerre, qu’il y a un bâtiment, qui a été filmé et présenté sur les réseaux sociaux avec tout ce qu’il contient de drogues, d’ossements d’êtres humains, etc. Quelle honte ! Dans sa laideur de désinformer au lieu d’informer, Le Nouvelliste en tant que média authentique des oligarques a tout bonnement indiqué : « Deux événements ont été enregistrés à Port-au-Prince cette semaine, confirmant la gravité de la situation sécuritaire. En moins de 24 heures, des bandits armés ont fait feu sur des Marines américains déployés à l’ambassade américaine en Haïti et sur un hélicoptère qui appuyait une opération de la PNH dans la plaine du Cul-de-Sac. » Point barre !
Quels sont les intérêts qui forcent les bourgeois flanqués des mercenaires étrangers, sous couvert de la police haïtienne, à incendier l’entreprise afin de brouiller les pistes d’investigation ? Qui les a effrayés et les a poussés à détruire les preuves alors qu’ils manœuvrent en pays conquis ? A première vue, ce n’est pas le pouvoir puisque certains membres des gouvernements passés et même présents seraient de grands actionnaires légaux de cette entreprise clandestine et illicite. Ce qu’ils craignent, sans doute, c’est une réaction populaire incontrôlable! Car, le peuple a tout vu.
Il a tiré leçon de cette réalité quotidienne qui se déroule sous ses yeux pour ne pas tomber dans leur mensonge. Le peuple a vu des hélicoptères, des mercenaires étrangers et la police haïtienne combattent ensemble des groupes armés. Ce jour-là, la plupart d’entre eux défendaient l’intérêt national, en identifiant publiquement l’entreprise de drogue de cette élite criminelle.
L’État bourgeois, les élites corrompues et la police, bras armé de cette classe bourgeoise, défendaient les intérêts de l’ennemi contre la jeunesse haïtienne. Même ceux qui se prétendent progressistes, leurs positions de classe sont manifestement impopulaires; cette gauche de salon joue visiblement à la marelle avec la bourgeoisie dans cette boue puante impérialiste.
Dire la vérité est un acte révolutionnaire, ceux qui luttent véritablement pour un changement fondamental sont ceux qui font preuve de courage, de volonté et de détermination. Ils ne peuvent fermer les yeux sur la vérité pour répandre ou cautionner des mensonges gouvernementaux ou d’une oligarchie antinationale. Jean Jaurès nous l’a bien enseigné « Le courage, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe ; il s’agit de chercher la vérité et de la dire. » Nul ne peut détruire la vérité ! On peut la cacher, la masquer . . . jamais la détruire.
La vérité finit toujours par s’imposer, quelle que soit la puissance des outils qui existent aujourd’hui pour la dissimuler ou la déformer. La vérité qu’on le veuille ou non finira par éclater pour montrer les vrais visages de nos dirigeants soumis aux exigences de la classe capitaliste.
