Malgré une pluie battante, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées ce samedi 5 avril dans le centre-ville de Princeton à l’occasion de la journée nationale de protestation Hands Off, visant à dénoncer les récentes mesures prises par l’ancien président Donald Trump et Elon Musk, désormais à la tête controversée de l’agence fédérale DOGE (Department of Governmental Efficiency). Ce mouvement citoyen, décliné dans une quarantaine de villes du New Jersey, a notamment mobilisé plusieurs centaines de manifestants à Trenton, ainsi que dans les localités de Hopewell, Lawrence et dans d’autres communautés de la région de Princeton.
Organisé localement par les groupes Indivisible Princeton et Indivisible Cranbury, l’événement a réuni un large éventail de partenaires associatifs, dont la New Jersey Alliance for Immigrant Justice, la Coalition for Peace Action, le Bayard Rustin Center for Social Justice et Food and Water Watch NJ.
Parmi les intervenants figuraient des personnalités de premier plan telles qu’Amol Sinha, directeur exécutif de l’ACLU-NJ, le sénateur Andrew Zwicker (NJ-16), le révérend Robert Moore de la Coalition for Peace Action, Laura Zurfluh d’Indivisible Cranbury et Amy Torres de la New Jersey Alliance for Immigrant Justice.
La principale revendication exprimée par les manifestants : un appel ferme à Trump et Musk pour qu’ils cessent de s’attaquer aux piliers des services publics américains tels que Medicaid, Medicare, la Sécurité sociale et les soins de santé pour les anciens combattants. Des slogans percutants – « Hands off our healthcare! », « Hands off education! » – ont rythmé les interventions.
« Je suis ici au nom de la Constitution des États-Unis », a affirmé Amol Sinha, rappelant que la liberté d’expression et la mobilisation civique sont des droits fondamentaux. Il a également souligné la tradition progressiste du New Jersey, souvent à l’avant-garde des luttes pour les droits civiques.
Pour sa part, le sénateur Zwicker a insisté sur la nécessité d’une réponse locale aux dérives fédérales : « Lorsque le gouvernement fédéral, sous Trump et Musk, échoue à défendre notre système de santé ou à protéger nos droits, des États comme le New Jersey doivent prendre le relais. »
Le révérend Moore a galvanisé la foule en dénonçant les coupes budgétaires opérées dans de nombreux services publics : du Service national de météorologie – affectant les capacités de prévision face aux catastrophes climatiques – à la suppression pure et simple de l’USAID et du Département de l’Éducation. Selon lui, ces décisions traduisent « une gouvernance profondément anticonstitutionnelle et autoritaire » renforcée par la nomination illégale de Musk à la tête de DOGE, sans approbation du Congrès.
Moore a également mis en garde contre les répercussions économiques des nouveaux tarifs douaniers imposés par Trump : « Il prétend répondre à une crise économique fictive, mais en réalité, il en crée une. »
À travers cette mobilisation, les manifestants de Princeton, comme ceux du reste du pays, ont voulu adresser un message clair : le démantèlement de l’État social ne se fera pas en silence. Les voix citoyennes entendent bien résister.
