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Paul Pierrilus. Expulsé à tort en Haïti : j’implore le président Biden de me permettre de rentrer chez moi à New York

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Opinion : Un appel à la justice et à la rédemption

Par Paul Pierrilus

Alors que le monde accueille une nouvelle année empreinte d’espoir et de renouveau, je demeure piégé dans un cauchemar : exilé injustement dans un pays qui n’est pas le mien. Depuis près de quatre ans, je vis dans une insécurité constante en Haïti, une terre où je n’ai ni attache légale ni personnelle. Ce pays, l’un des plus dangereux au monde, menace ma survie chaque jour.

Je suis né à Saint-Martin, un territoire français, de parents haïtiens, mais ma vie s’est toujours déroulée aux États-Unis. Depuis l’âge de cinq ans, New York est mon chez-moi. J’y ai été scolarisé, j’y ai construit ma carrière de consultant financier et j’ai contribué activement à ma communauté. Pourtant, en 2021, j’ai été déporté de force en Haïti, un pays où je n’avais jamais mis les pieds auparavant. Et ce, bien que je ne possède pas la citoyenneté haïtienne et que mon statut légal soit celui d’apatride.

Il y a des années, j’ai commis une erreur : une infraction liée à la drogue dans ma vingtaine. J’ai purgé ma peine, j’ai reconstruit ma vie et consacré 15 ans à me réhabiliter. Ma rédemption a été reconnue lorsque la gouverneure de New York, Kathy Hochul, m’a accordé une grâce pleine et inconditionnelle. Cependant, les vestiges d’un système d’immigration obsolète et injuste continuent de me punir, me condamnant à une vie de peur, de privations et d’isolement dans un pays où je suis un étranger.

En Haïti, ma vie est constamment menacée. J’ai échappé à des coups de feu, vu ma maison incendiée, perdu des voisins dans des enlèvements et des assassinats. J’ai survécu à des catastrophes naturelles, à des épidémies et à des privations extrêmes. Sans statut légal ni pièce d’identité, je suis vulnérable, à la fois face aux criminels et à une justice populaire brutale, incapable de me défendre ou d’expliquer ma situation en raison de ma maîtrise limitée du créole haïtien.

Malgré ces épreuves inimaginables, je conserve l’espoir. Les récentes actions du président Biden pour offrir une seconde chance à des individus ayant expié leurs erreurs me donnent de l’espoir. En me permettant de rentrer chez moi, les États-Unis réaffirmeraient leur engagement envers la justice, la rédemption et l’humanité.

Monsieur le Président, je vous implore de corriger cette injustice. Permettez-moi de retrouver mes parents âgés et ma communauté. Je ne représente aucune menace pour la société ; au contraire, j’ai prouvé ma capacité à me reconstruire et à contribuer de manière significative. L’Amérique est mon foyer — le seul que j’aie jamais véritablement connu.

Cet appel ne concerne pas seulement ma sécurité ; il s’agit d’un plaidoyer pour la justice et l’humanité. Mettez fin à ce cauchemar et permettez-moi de rentrer chez moi.

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