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PRA. CE QUE JE PENSE: PÈLEN TÈT

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CE QUE JE PENSE

PÈLEN TÈT

Par Pierre Robert Auguste

L’Haïtien s’enfonce dans la vie, aujourd’hui tête baissée, les yeux fatigués par l’insalubrité environnante, l’âme plissée par le désespoir et le chagrin, les oreilles abasourdies par le tintamarre des multimédias désordonnés. Pourtant, vrille au-dessus de lui un pèlen tèt multiforme, traquenard habillé luxueusement par ceux qui ont le secret de transformer son pays en nouvelles caisses noires de l’oligarchie impolitiquement correcte.

Le droit à la prédation contre un pays effondré semble tourner en un privilège international toléré, attribué à des entités pourvu que la complicité soit bien occultée contre les principes moraux universels du droit international public. Sous ce rapport, la paix et la sécurité importent peu si c’est la guerre ou l’instabilité qui rapporte.

Le cas d’Haïti en offre une illustration parfaite. Ni Washington ni l’OEA ne sont sincèrement dévoués, du moins pour le moment, à la sécurisation et à la stabilisation d’Haïti. L’organisation hémisphérique a renoncé à son principe sacré d’autodétermination pour tenter de faire de l’argent sur le dos du peuple pauvre haïtien et l’enrégimenter dans un système feutré de dépendance pour une génération, soit au moins vingt ans. Mais son Secrétaire général actuel, le nègre qui trahit le nègre, l’a présenté pour trois ans. Il y aurait renouvellement sur renouvellement. Le budget d’accompagnement traduit bien le sentiment d’avidité et de cupidité. L’OEA n’est guère outillée pour une telle opération, aussi grandiose que complexe.

C’est à cette échéance qu’il faut comprendre la volonté initiale de Black Water d’obtenir un contrat pour vingt ans. Donc, pour être valide et opérationnel, les gangs, l’insécurité, l’instabilité doivent coexister. Si les gangs déposent les armes, Black Water n’aura plus sa raison d’être en Haïti. Leur multiplication reste une garantie sûre pour que Black Water et ses complices continuent à empocher des millions de dollars qui auraient pu servir à nourrir le peuple haïtien, construire des infrastructures et des équipements pour le développement.

Le patron de Black Water l’avait dit : ses hommes sont là pour protéger le PM Alix Fils Aimé. À bien considérer, un tel contrat se rapproche d’un acte sous seing privé. Le Trésor public ne peut en subir les conséquences. Sur le plan de la normalité juridique, il y a plus qu’une casuistique internationale. Un mercenaire est un tueur à gages, un vendeur « d’à-tout-faire ». La communauté internationale va-t-elle cautionner la destruction des armées régulières dans certains pays — comme ce fut le cas d’Haïti en 1994 — pour les remplacer ensuite par des armées de mercenaires et dépouiller ces pays de leurs ressources indispensables à leur développement ?

Je l’avais écrit : l’ordre international s’effondre en Haïti. C’est aussi à cette patrie de l’universalité des droits humains que la morale universelle reprendra ses droits contre les prédateurs internationaux en mal de rapines néocoloniales. Le monde ne sera pas prêt à retourner à la barbarie d’avant 1945 contre son choix définitif de la société humaine civilisée.

OEA SE PÈLEN TÈT. BLACK MATER SE PÈLEN. CPT SETE DEJA PÈLEN TÈT. SE POU NOU RETIRE PÈLEN TÈT POU PEYI A PA TOUFE.

Gonaives le 23 août 2025
Pierre Robert Auguste

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