La décision du premier ministre canadien Mark Carney d’abandonner la taxe sur les services numériques (TSN) a permis de relancer les pourparlers commerciaux avec Washington, suspendus quelques jours plus tôt par Donald Trump.
Ce revirement soudain, intervenu à la veille du premier versement rétroactif de la taxe, a suscité une pluie de réactions opposées au Canada, entre félicitations prudentes du milieu des affaires et accusations de reddition politique.
Du côté américain, la Maison-Blanche a confirmé la reprise immédiate des négociations, saluant ce qu’elle qualifie d’« aveu de bon sens » du gouvernement canadien. Kevin Hassett, conseiller économique de M. Trump, a souligné que la demande de retrait de la TSN avait été exprimée clairement lors du sommet du G7 en Alberta.
La taxe, annoncée en 2020 et entrée en vigueur en 2024, visait les revenus tirés par les géants du numérique – principalement américains – des utilisateurs canadiens. Le geste d’Ottawa, bien que salué par les chambres de commerce des deux pays, est vu par certains comme une capitulation devant les pressions trumpistes, notamment par les partis d’opposition, qui dénoncent un manque de contrepartie concrète, comme la levée des droits de douane sur le bois d’œuvre.
Sur le terrain économique, la suspension de la TSN crée un flou administratif pour les entreprises ayant commencé à verser les paiements, tandis que des voix appellent à une vigilance accrue pour garantir que ces sacrifices fiscaux se traduisent par de réels gains commerciaux.