Il y a un silence
qui gronde plus fort que les tempêtes —
pas l’absence,
mais quelque chose qui attend,
qui s’appuie au bord
d’une question
que personne n’ose poser.
Le ciel ne se brise pas.
Il se déplie,
comme une page fatiguée tournée par le vent,
les nuages traînant leurs doux bleus
sur l’horizon,
comme de vieux regrets
à demi-oubliés.
J’ai marché pieds nus
dans la douleur de ce matin —
la rosée comme un souvenir
sur ma peau,
des cailloux comme des promesses
trop lourdes pour les poches.
Rien ne disparaît jamais vraiment.
Ça change juste de nom,
de forme,
de voix.
Tu as laissé une tasse à moitié pleine
sur le comptoir.
La lumière la caresse
comme si elle se souvenait de tes mains.
Je ne la bouge pas.
Certains fantômes sont doux.
Et pourtant —
le monde tourne,
maladroit et magnifique,
comme un danseur
qui n’a jamais appris
à s’arrêter.
Elensky Fragelus
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