Home Haiti Trois débiles fébriles à l’OEA pour pleurnicher dans les jupes de belle-maman

Trois débiles fébriles à l’OEA pour pleurnicher dans les jupes de belle-maman

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Pendant que les Haïtiens crèvent à petit feu dans un pays devenu un laboratoire de l’enfer, trois de nos valeureux “leaders” — le ministre de la Défense, le ministre de la Justice et un conseiller présidentiel devenu globe-trotter du ridicule — ont pris l’avion, direction Washington, pour aller verser des larmes diplomatiques dans le giron réconfortant de l’OEA.

Et quel spectacle pathétique !

À écouter ces messieurs, on croirait qu’ils sortent tout juste d’un film catastrophe dont ils ne sont absolument pas les producteurs. Smith Augustin, par exemple, a dressé un tableau apocalyptique de la situation en Haïti — 85 % de Port-au-Prince sous contrôle des gangs, plus d’un million de déplacés — comme si tout cela était arrivé pendant qu’il faisait une sieste prolongée sur son fauteuil de conseiller présidentiel. Ironie du sort : celui-là même qui passe d’un scandale de corruption à l’autre s’érige maintenant en porte-parole de la souffrance collective. Il ne manque plus que les larmes de crocodile.

Quant au ministre de la Défense, Moïse Jean-Michel, l’administrateur de l’armée fantôme ressuscitée d’Haïti n’a pas maché ses mots pour supplier la République Dominicaine et le reste de l’hémisphère : “C’est une menace existentielle ! Aidez-nous !” Un appel si émouvant qu’on oublierait presque que l’armée haïtienne n’a ni mission, ni vision, ni bottes propres. Elle ne défend rien, sauf peut-être les privilèges de ses bonshommes bien repus.

Et que dire du ministre de la Justice ? Patrick Pélissier, lui, entre deux discours creux, a promis un référendum constitutionnel “d’ici l’été 2025”, alors que le pays est sous occupation… de gangs ! Il a aussi évoqué les prisons détruites, les 8 000 détenus enfermés dans des centres de réhabilitation transformés en cellules, dont un nombre impressionnant sont séropositifs, et beaucoup d’entre eux, sans traitement. Que fait-il pour eux ? Rien. Mais il en parle à Washington, avec la mine grave du médecin qui découvre la maladie qu’il a lui-même provoquée.

Alors oui, messieurs, continuez à faire le tour du monde, à quémander de l’aide, à pleurnicher à l’OEA pendant que le pays brûle. Mais vous, qu’avez-vous fait des ressources de l’État? Qu’avez-vous fait de cette jeunesse qui ne demande qu’à défendre son pays et à lui permettre de redevenir  »great again »?
Qui vous empêche de respecter les lois, de bâtir votre armée et de discipliner votre police? Qui vous a contraint de trainer Haïti dans cette boue putride?

Pendant ce temps, le Conseil Présidentiel de Transition, cette machine rouillée à trafic d’influence et à petites combines, continue de patauger dans l’incompétence, pendant que les Haïtiens s’entretuent, fuient, ou meurent en silence.

On aurait voulu croire à une gouvernance de transition. On se retrouve avec une farce tragi-comique, mal jouée, mal écrite, et dont les acteurs principaux ont tous échoué à convaincre. Même à l’OEA, leurs complaintes n’ont arraché que des sourcils levés et des soupirs polis.

Haïti est à la dérive, mais eux prennent l’avion. Première classe. Champagne dans la main, mendicité dans la bouche. Si ce n’est pas une insulte à l’intelligence collective, c’est sûrement une démonstration de l’art du culot en cravate.

Bienvenue dans le théâtre de l’absurde haïtien, version exportée à Washington.

Daniel Alouidor

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