Home Haiti Aider Haïti : c’est aider le peuple à organiser sa révolution !

Aider Haïti : c’est aider le peuple à organiser sa révolution !

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Lorsque les États-Unis ont fait feu de tout bois sur le Conseil de sécurité des Nations-Unies pour le forcer à voter la Résolution 2793, visant à déployer une autre force militaire étrangère sur le territoire haïtien afin de réprimer prétendument les ” gangs “, est-ce à se demander s’il faut prendre tous les haïtiens sans exception pour des canards sauvages ?

Cette escalade de l’impérialisme est un fait grave qu’il faut bloquer par tous les moyens. Nous ne pouvons faire confiance à de faux sauveurs qui nous promettent n’importe quoi pour mieux nous étouffer.

Dans la sagesse populaire haïtienne, il est dit : « Qui frappe, oublie ; mais celui qui porte les cicatrices se souvient toujours.» Le peuple haïtien, par son comportement pacifique face à ses ennemis, a démontré qu’il n’a jamais reçu de coups et ne porte aucun stigmate. Sinon il aurait eu une attitude contraire vis-à-vis de ses ennemis impérialistes.  Cela sous-entend aussi que nous sommes un peuple sans mémoire, c’est-à-dire sans histoire !

De ce fait, nous sommes condamnés à répéter les mêmes erreurs. En clair, nous n’avons jamais tiré les leçons de notre passé. Ce pacifisme apparent, est le résultat de la domination américaine sur le pays. Un passage qui nous a légué un peuple qui serait incapable de défendre ses propres intérêts.

Cette gauche est si fidèle à l’impérialisme qu’elle ne peut constater que le pays vit dans une conjoncture de révolution.

Nous sommes arrivés à un point de passivité dans nos malheurs qu’on finit par croire que les intérêts du colonisateur et de l’impérialisme sont les nôtres. Nous ne savons même plus distinguer nos ennemis de nos amis. Car nous agissons comme un peuple incapable de penser donc sans vision, sans défense. Nous agissons comme ceux qui se résignent à la souffrance, sachant qu’après avoir été anéantis par la misère, la faim, la soif et la maladie, ils ressusciteront pour vivre au paradis.

En réalité, nous sommes conditionnés par nos ennemis pour être ainsi. Or, toute cette manipulation devient possible par le fait que la majorité des gens de la classe défavorisée, influencée par les médias réactionnaires, n’a pas encore compris qu’il faut s’opposer à ce système qui pille ses ressources et mener une lutte politique significative pour la transformation de la société haïtienne et donc de sa condition de vie.

Seule une rupture décisive avec ce capitalisme oligarchique suicidaire qui piétine en permanence non seulement les droits des populations appauvries mais aussi les intérêts de la nation pourra nous aider à enlever les moyens de production de la société des mains d’un petit groupe de profiteurs bourgeois. Ces oligarques corrompus et cette classe politique cupide et réactionnaire s’enrichissant par tous les moyens grâce à un pouvoir mal acquis.

Certains n’ont toujours pas compris que c’est le système capitaliste qui nous a mis dans cette situation de misère dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui et que ses adeptes luttent pour nous maintenir dans ces conditions déplorables.

Si aujourd’hui nous nous trouvons à ce chemin périlleux, et que les conditions de vie de la population se détériorent de jour en jour, c’est que depuis plus de trente-neuf ans, la droite, la bourgeoisie et l’impérialisme ont pris le contrôle total du jeu politique et les institutions. Et ce sont encore eux qui versent aujourd’hui des larmes de crocodile sur la destruction du pays.

Les moyens financiers de l’Etat qui devraient servir aux besoins des masses travailleuses et de la jeunesse sont systématiquement détournés par une gouvernance corrompue. Or, à chaque fois qu’une résistance se forme et tente de se révolter contre cette bande de mercenaires locaux, l’impérialisme américain déploie des forces de l’ONU pour dissimuler le démembrement du pays.

Le plus ridicule, c’est parfois avec la complicité tacite d’individus se réclamant d’une certaine gauche. Elle s’allie à la droite, la bourgeoisie et l’impérialisme pour demander à ceux qui nous oppriment de venir à notre secours. Toujours les mêmes scénarios : on envoie des armées étrangères ou des mercenaires des compagnies privées prendre le contrôle du pays et interdire à notre peuple de réaliser ses aspirations légitimes afin de rétablir à son profit la sécurité et la stabilité du pays.

Cette soi-disant gauche haïtienne, au lieu de chercher à comprendre le phénomène actuel, préfère s’en tenir à la solution de facilité, celle fondée principalement sur les intérêts de la domination impérialiste : Election, Transition, Constitution. Cette gauche est si fidèle à l’impérialisme qu’elle est devenue aveugle et ne peut constater qu’il y a actuellement en Haïti, un potentiel révolutionnaire énorme et que le pays vit dans une conjoncture de révolution.

Avec tout ce qui se passe dans les ghettos, il suffirait qu’il y ait un tant soit peu d’encadrement, pour que cela conduise à une véritable lutte armée de libération nationale. Sur ce plan, à l’exception de certaines personnalités progressistes qui ont adopté une position de principe et cohérente contre la Force de Répression des Gangs (FRG), la gauche haïtienne se situe à un carrefour dangereux où elle rejoint l’impérialisme américain et s’en fait le porte-parole autoproclamé dénonçant avec l’ambassade américaine : les criminels, les gangs et les terroristes qui sont, en fait, des produits locaux de l’impérialisme. Tandis que, certains se taisent, comme pour rester neutres. Sauf que, il ne saurait avoir de neutralité dans ce combat. La véritable solidarité de classe doit être réelle et visible : soit nous défendons les classes opprimées sans exception, soit celles des exploiteurs impérialistes.

C’est là toute notre différence avec cette gauche de salon qui serait contre une nouvelle   révolution haïtienne. Aider le peuple haïtien, c’est combattre toute emprise de l’impérialisme sur son avenir, c’est aussi l’aider à organiser sa seconde révolution ! Le rôle d’un révolutionnaire est de tenter par tous les moyens existants d’exploiter certaines situations politiques pour les transformer en un argument politique solide, fondé sur la nécessité d’un changement social afin d’orienter vers les masses toutes les forces sociales capables de jouer un rôle moteur dans la lutte pour le changement auquel elles aspirent.

Au lieu de laisser libre cours à l’impérialisme et soutenir une mission étrangère qui ne profite qu’aux capitalistes, il serait préférable de s’engager dans une dynamique de construction d’une résistance patriotique pour unifier la lutte populaire, sous la direction ou le programme des forces anti-impérialistes. Ce qu’attendent les bidonvilles et les ghettos armés, c’est l’action pour rompre avec la politique impériale.

Honte à tous ceux qui préfèrent jouer le jeu de l’ennemi, en recourant au camouflage, aux diversions tout en supportant un Conseil Présidentiel de Transition (CPT) exacerbant les divisions et les contradictions au sein des masses opprimées ! Dehors le CPT et sa politique ! Dehors l’impérialisme !

Les solutions à nos problèmes ne viendront pas de ce gouvernement pourri ni des forces impérialistes. La nécessité d’enrayer cette escalade passera par la convergence de toute la colère populaire pour renverser la clique d’imposteurs au service des puissances occidentales, afin que le peuple puisse s’approprier de ce qui lui appartient et pour lequel il luttera jusqu’au bout.

L’issue de la crise que traverse le pays viendra assurément de la lutte de la classe organisée, des masses laborieuses et de leurs organisations révolutionnaires. Dans ce contexte, aider le peuple haïtien à organiser sa révolution demeure le meilleur soutien qu’on puisse lui apporter. C’est tout ce qu’il attend de l’aide, de la solidarité et rien d’autre !

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