Plus de 14 blindés mobilisés, un effectif de la Police nationale d’Haïti (PNH) renforcé et un contingent kényan de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS) déployé pour des résultats qui ne s’alignent toujours pas. Face à ce état de fait, des membres de la société civile dans la vallée de l’Artibonite envisagent d’intensifier la mobilisation pour appeler au démantèlement du gang «Gran-Grif»._
Après plusieurs manifestations de rues, des rencontres infructueuses avec des autorités policières, des membres de la société civile rivartibonitienne décident d’entamer une nouvelle phase dans la mobilisation visant le démantèlement du gang «Gran-Grif». À partir du lundi 24 mars 2025, des sit-in seront tenus de manière régulière devant les installations policières pour forcer les responsables de la Direction départementale de l’Artibonite de la Police nationale d’Haïti (DDA/PNH) à agir, ont annoncé les initiateurs.
La campagne de sensibilisation soutenue par la société civile appelle à des rassemblements devant le Commissariat de Petite-Rivière de l’Artibonite, le Sous-Commissariat de Moreau-Paye pour interpeller les responsables de la PNH. Il revient de mettre les forces de sécurité face à leurs responsabilités, a justifié Bertide Horace, porte-parole de la Commission de dialogue, réconciliation et conscientisation pour sauver l’Artibonite.
Déplus moins d’un mois, les bandits du gang «Gran-Grif» ont multiplié des cas de violence contre des membres de la population. Dans la localité Grand-Hatte, le jeudi 20 mars dernier, une jeune femme a été tuée à l’intérieur de sa maison, son cadavre a été par la suite brûlé par le gang. En outre, 4 personnes dont deux femmes ont été victimes d’enlèvement dans la localité Préval. Les deux femmes ont subi un viol collectif des bandits avant d’être humiliées par leurs ravisseurs, dénonce Bertide Horace.
Dans la vallée de l’Artibonite, le leadership du DDA/PNH, le commissaire divisionnaire Kalerbe Exantus est de plus en plus contesté. Depuis le 7 décembre 2024, date de la reprise de contrôle du Commissariat de Petite-Rivière de l’Artibonite, les lignes ont très peu bougé. Et malgré la présence des forces de sécurité dans la commune, les bandits n’ont pas chômé, réussissant à massacrer et kidnapper des gens.
Hervé Noël
