Kenya – Le National Police Service (NPS) réfute les allégations sur les dépenses de la Mission en Haïti, toujours sans résultats, avec aucun « territoire perdu » repris aux gangs criminels et aucun chef de gang terroriste appréhendé ou « mortellement blessé ».
La question du financement de la mission kényane en Haïti suscite un vif débat après la publication d’un article par le Daily Nation, le 14 mars 2025, alléguant que la Mission de Soutien à la Sécurité (MSS) aurait déjà englouti 4,5 milliards de shillings kényans (Ksh). Face à ces accusations, le Service de Police Nationale (NPS) a publié un communiqué visant à rectifier ce qu’il considère comme des informations erronées.
Selon le NPS, le budget alloué à la mission dans l’exercice financier 2024/2025 s’élève à 2,1 milliards de shillings, bien en deçà des chiffres avancés par la presse. De plus, la police souligne que cette mission n’est pas financée par le gouvernement kényan, mais intégralement prise en charge par le Fonds fiduciaire des Nations unies. À ce titre, le NPS précise que les remboursements déjà effectués par l’ONU s’élèvent à 7,2 millions de dollars américains, soit environ 933 millions de shillings kényans.
Le communiqué rappelle également que les allocations destinées au personnel déployé sont versées mensuellement au gouvernement par le Fonds fiduciaire des Nations unies, avant d’être transférées au Trésor par la Banque centrale du Kenya. Cette clarification vise à dissiper toute ambiguïté quant à l’origine des fonds et leur gestion, en réponse aux inquiétudes soulevées sur l’impact budgétaire de la mission à un moment où le Kenya connaît des restrictions budgétaires dans des secteurs clés comme la santé et l’éducation.
L’intervention du NPS intervient alors que le Kenya continue de renforcer sa présence en Haïti. Depuis le déploiement initial de 200 policiers en juin 2024, les effectifs ont été progressivement augmentés, avec l’envoi de 217 agents supplémentaires en janvier 2025, portant à plus de 600 le nombre total de policiers kényans engagés dans cette mission de stabilisation.
Dans un contexte marqué par une insécurité persistante en Haïti, où les forces de l’ordre kényanes font face à des groupes criminels lourdement armés, cette mission internationale suscite de nombreuses interrogations quant à son efficacité et sa viabilité. Alors que le débat autour du financement et de l’impact de cet engagement se poursuit, les autorités kényanes insistent sur la transparence des fonds et le rôle crucial du soutien onusien dans cette opération.