Dans la situation chaotique que traverse le pays, un événement indécent et grotesque vient de se produire le 18 octobre 2025 : la réunion du Département d’État américain, les véritables dirigeants du pays, par l’intermédiaire de leur gouverneur à Port-au-Prince, en l’occurrence le Chargé d’Affaires américain Henry T. Wooster, avec ses laquais conseillers présidentiels, ainsi qu’avec le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, dans le but de planifier et de défendre les causes et les intérêts des puissances tutélaires en Haïti.
Lors de cette réunion, l’équipe du CPT comprenait Laurent Saint-Cyr (actuel coordinateur) ; le Dr Frinel Joseph ; l’Agr. Régine Abraham ; Emmanuel Vertilaire ; Smith Augustin ; Fritz Jean ; Leslie Voltaire ; Edgard Leblanc Fils ; et le Dr Louis Gérald Gilles. Tous, sans exception, étaient présents pour recevoir les ordres de leurs supérieurs. À l’autre bout de la table, les États-Unis étaient représentés par les dirigeants de leur ambassade, parmi eux le chargé d’affaires Henry T. Wooster et le conseiller principal Mike Hankey.
Ce fut une réunion sans détour au point tel que Washington a monté le ton contre ses employés et a exhorté le CPT à agir rapidement, étant donné qu’il n’avait même pas donné l’impression d’une amélioration dans le pays. Il n’existe aucun calendrier électoral, aucune stratégie de sécurité opérationnelle et aucune transparence dans la transition. L’inaction prolongée des autorités haïtiennes alimente l’impunité et compromet toute résolution de la crise, à l’approche de la fin de leur mandat, qui expire le 7 février 2026, selon l’accord du 3 avril 2024.

Les médias réactionnaires, quant à eux, se sont contentés, immédiatement après cette réunion, de propager les délires des membres du CPT et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé dans un message publié sur X (anciennement Twitter) : « Cette réunion a porté sur la planification du fonctionnement de la Force de répression des gangs (FRG) qui sera déployée dans le pays. Les discussions ont donc porté sur le calendrier prévu pour la mise en œuvre de cette nouvelle mission, qui vise à remplacer la MMAS. Cela implique, entre autres, le rétablissement de la sécurité et la consolidation des institutions publiques. »
De fait, cette transformation de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS) en force de répression des gangs, suggérée par les États-Unis, a été approuvée par le Premier ministre de facto Alix Didier Fils-Aimé le mardi 9 septembre 2025, lors d’une réunion de haut niveau avec le Conseil de sécurité des Nations Unies par visioconférence. A cette occasion, le Premier ministre avait rappelé que : « La transformation de la MMAS en force de répression des gangs constituera également un atout majeur pour permettre à Haïti d’organiser des élections démocratiques dans les meilleurs délais, renforçant ainsi la gouvernance et la légitimité des institutions. » Il a ajouté qu’« Haïti est convaincu que l’adoption et la mise en œuvre rapide de ce projet de résolution témoigneront de la volonté collective de la communauté internationale de soutenir le peuple haïtien dans ses aspirations légitimes à la sécurité, à la paix, à la dignité et à la démocratie. »
Il convient de souligner que la FRG, autorisée par la résolution 2793 du Conseil de sécurité des Nations Unies et placée sous la responsabilité de la MMAS, dispose d’un mandat initial de douze mois et prévoit un effectif de 5 500 membres et 50 employés civils. Cette nouvelle force sera chargée de soutenir la Police nationale d’Haïti (PNH) dans la lutte contre les gangs et la sécurisation des infrastructures stratégiques du pays.
Cependant l’actualité de cette semaine est dominée par cette note publiée sur X (anciennement Twitter) de la MMAS : la FRG est déjà en action dans le pays. « … les opérations et les patrouilles se poursuivent sans interruption, tous les anciens membres de la [MMAS] ayant été intégrés avec succès au dispositif de la [FRG], évitant ainsi tout vide sécuritaire », ont confirmé également les États-Unis, via leur ambassade à Port-au-Prince.
Tout d’abord l’ambassade annonce que la MMAS, présente sur le terrain depuis juin 2024, est désormais remplacée par la FRG. Ensuite, elle ajoute que la MMAS, dirigée par le Kenya, a été transformée en FRG.
Cette information a été confirmée par l’analyste Jake Johnston qui a révélé que la Force de soutien opérationnel est déjà opérationnelle, les troupes kenyanes étant auparavant engagées dans la MMAS. De plus, Johnston a annoncé l’arrivée prochaine de nouveaux contingents et le déploiement du nouveau Bureau d’appui des Nations Unies en Haïti (UNSOH).
En conclusion, cette histoire que le CPT et la Primature voulait vendre à l’opinion nationale à savoir que la réunion du 18 octobre visait à planifier le déploiement de la nouvelle mission n’est pas tout à fait tenue comme une vérité. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que l’ambassade était venue leur informer de tout ce qui va se passer dans le pays, surtout au sujet de l’échéance du 7 février 2026.
La population haïtienne n’a guère apprécié cette rencontre. Certains la qualifient de « rencontre entre le véritable président du pays et ses ministres ». D’autres la trouvent regrettable, l’ambassadeur est venu pour transmettre les diktats de Washington au ramassis de voleurs, d’esclaves, de gangs, d’incompétents.
Maudits esclaves, vous ne voulez même pas que les décisions que vous ne pouvez pas prendre vous-mêmes soient utiles au pays. Vous êtes si médiocres, corrompus, inutiles, seulement bons à voler les nôtres. Chaque petite chose doit venir de l’homme blanc, mais jamais les maîtres ne se rassemblent pour le bien d’Haïti… horde d’indécrottables canailles dénuées de valeur… !