Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française, fait face à un procès historique pour avoir scellé ce qui est qualifié de « pacte de corruption » avec le défunt dirigeant libyen, Muammar Kadhafi. L’accusation allègue que Sarkozy aurait reçu des dizaines de millions d’euros en espèces, transportés dans des valises, afin de financer sa campagne présidentielle de 2007. En échange, il aurait promis d’œuvrer à réhabiliter l’image internationale de Kadhafi, ternie par des années d’isolement diplomatique, notamment après l’attentat de Lockerbie.
Présent en personne au tribunal lundi dernier, Sarkozy, âgé de 69 ans et actuellement avocat, a confirmé son identité et sa profession. Cette affaire, baptisée « l’affaire Sarkozy-Kadhafi », marque une première depuis la Seconde Guerre mondiale : un ancien chef d’État français est accusé de conspiration criminelle avec un gouvernement étranger. Les accusations incluent le détournement de fonds publics et le financement illégal de campagne, passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.
Sarkozy, président de 2007 à 2012, n’en est pas à son premier démêlé judiciaire. Il a déjà été condamné dans deux affaires et devra porter un bracelet électronique pendant un an à partir d’avril prochain. Par ailleurs, il est mis en examen dans une autre affaire et reste sous enquête dans deux dossiers supplémentaires. Mais c’est bien l’affaire Kadhafi qui suscite le plus de remous, tant en France qu’à l’étranger.
Cette enquête a été déclenchée par la publication, en 2012, d’un document explosif sur le site d’investigation Mediapart. Selon ce dernier, Kadhafi aurait accepté de financer la campagne de Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros. Si ces faits étaient avérés, ils mettraient en lumière un réseau complexe d’influence et de corruption à la plus haute sphère politique française, faisant de cette affaire un tournant majeur dans l’histoire judiciaire du pays.
source : The Telegraph