L‘arrivée récente de 230 soldats kényans précisément le lundi 8 décembre 2025 à l’aéroport international Toussaint Louverture en renfort à la Force de répression des gangs (GSF) sur la scène politique haïtienne démontre clairement que les différents secteurs politiques au pouvoir, par le biais du Conseil présidentiel de transition et de leurs protecteurs internationaux, œuvrent à renforcer et surtout à institutionnaliser la violence dans le pays.
Ce sont les États-Unis qui par honte de ne pas apparaître comme le seul acteur officiel impliqué dans le dossier d’avilir le pays haïtien avaient invité le Panama comme figure de paria à l’accompagner dans cette sale besogne afin de faire pression sur l’ONU, notamment le Conseil de sécurité, en le forçant à créer une Force plus robuste et mieux équipée de répression des gangs prétendument pour lutter contre l’escalade de la violence en Haïti.
Justement, c’est l’ancien secrétaire d’État américain Antony Blinden qui en premier avait annoncé ce projet lors d’une visite en Haïti au début du mois de septembre 2024. Son successeur Marco Rubio continue sur cette décision du fait que la nouvelle Force multinationale d’appui à la sécurité (MSS), dirigée par le Kenya et d’autres pays contributeurs comme les Bahamas, le Salvador, le Belize, le Guatemala et la Jamaïque, était débordée par la situation.

Ainsi, il a donc suggéré la création d’une Force de répression des gangs (GSF) par l’ONU. Le président Williams Ruto n’avait pas compris le jeu et avait même commencé à se plaindre, car il ne comprenait pas la décision de remplacer la MSS. En fait il pensait qu’on allait limoger son contrat sans avoir reçu l’argent qui lui était dû, car on avait même prévu de mettre fin complètement à cette mission au mois d’octobre 2025.
C’est Laurent Saint-Cyr, lors d’une réunion à New York convoquée par les dirigeants Kenyans le lundi 22 septembre 2025 en marge de la 80e Assemblée des nations-unies avec le secrétaire d’Etat adjoint américain Christopher Landau et le président kenyan Williams Ruto, qui avait proposé de maintenir la mission kényane au sein des GSF. On ignore le montant de la commission que Ruto lui versera pour cela ; l’histoire nous le dira. Depuis, la mission kényane a été intégrée et le mardi 30 septembre 2025, avec 12 voix pour 0 contre et 3 abstentions, le Conseil de sécurité avait voté la résolution 2793 formant la force de répression des gangs.
Or, le Kenya vient de dépêcher 230 soldats, pour quoi faire ? Étaient présents pour les accueillir : Laurent Saint-Cyr et le directeur général de la police, André Jonas Vladimir Paraison, ainsi que des membres du haut commandement de la police ; le commandant en chef de l’armée de terre, Derby Guerrier ; l’ambassadeur du Canada, André François Giroux ; l’ambassadeur de France, Antoine Michon ; le général Godfrey Otunge et d’autres membres de la délégation kényane. Il convient de souligner l’absence de la plus haute autorité du pays actuellement, le chargé d’affaires américain Henry T. Wooster.
Laurent Saint-Cyr a remercié, au nom du Conseil présidentiel de transition et du peuple haïtien, le Kenya pour son soutien dans la lutte pour le rétablissement de la sécurité en Haïti. Il a profité de l’occasion pour exprimer sa gratitude au groupe qui a quitté le pays, pour les grands sacrifices consentis par ces officiers pour la nation. Il a déclaré compter sur un partenariat solide entre les membres du GSF, la Police nationale et les Forces armées haïtiennes afin d’assurer à la population la sécurité qu’elle attend et de créer les conditions nécessaires à l’organisation d’élections permettant au pays d’accéder à une stabilité durable.
Quant au commandant de la Force kenyane, Godfrey Otunge, il affirme que « L’arrivée de ce nouveau contingent kényan envoie un message puissant et sans équivoque : le Kenya se tient aux côtés d’Haïti, aussi longtemps qu’il le faudra, jusqu’à ce que la paix prévale. Elle réaffirme l’engagement inébranlable du gouvernement kényan envers le peuple haïtien, envers nos partenaires internationaux et envers notre mission commune : assurer que la FRG remplisse pleinement son mandat élargi »
« Les forces de sécurité conjointes demeurent pleinement engagées à démanteler chaque réseau terroriste qui menace le peuple haïtien. Une nouvelle aube se lève. Restez calmes, demeurez vigilants et continuez de soutenir l’appareil sécuritaire. Votre coopération est essentielle pour porter le coup final à ces groupes criminels. Ensemble, nous fermons l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire nationale d’Haïti. L’ordre, la stabilité et la paix seront rétablis, sans compromis » a-t-il insisté.
S’agit-il d’un vaste complot international visant à imposer quoi ? Bien que des criminels étrangers soient présents sur le territoire, leur nombre exact reste inconnu. Nous les avons aperçus qu’à bord des hélicoptères gouvernementaux qu’ils utilisaient pour défendre le réseau de trafic de drogue d’André Apaid, lors de leur défaite, au cours de laquelle ils ont perdu un hélicoptère et d’après Rod Joseph, un ami du chef de Blackwater, et du Vectus Global, la société de sécurité de l’ancien Navy SEAL américain Erik Price, sous contrat avec le gouvernement haïtien, déployée sur le terrain depuis mars sous la supervision du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, 5 personnes ont été tuées (Un petit avion présent sur la piste a emporté les cadavres).
Depuis, le scandale de trafic de drogue de l’oligarque André Apaid dénoncé par le chef de gang Wilson Joseph est passé sous silence et le gouvernement n’a jamais fait aucune déclaration à ce sujet, à l’exception du porte-parole de la police qui, lors d’un rapport sur l’opération policière menée à Croix des Bouquets a déclaré avoir perdu un hélicoptère.
Aucune explication n’a jamais été fournie concernant ces trois hélicoptères. Où sont les deux autres ? Pourquoi personne ne les ont-ils jamais vu depuis lors ? Les médias bourgeois, conscients de cette corruption officielle, gardent également le silence sur cette question. Tout cela n’est qu’un théâtre de pure convenance.
La vie politique haïtienne a toujours été pleine de ces coups de théâtre. Que cela plaise ou non, dans un pays dépourvu de dirigeant où ce sont des laquais qui font des événements. Dans un tel contexte, où des forces antinationales favorisent, voire fomentent, l’occupation du pays et la violation de sa souveraineté. En attendant de nouvelles surprises politiques, seule une mobilisation populaire organisée peut déjouer ce complot et dénoncer les responsables nationaux et internationaux qui y règnent !
