Nairobi : une policière arrêtée en flagrant délit de corruption via M-Pesa, l’équivalent de MonCash en Haiti
NAIROBI (Kenya) – Une agente de la circulation rattachée au commissariat de Kilimani, à Nairobi, a été arrêtée jeudi 20 mars alors qu’elle recevait un pot-de-vin de 10 000 shillings kenyans (environ 70 dollars) via M-Pesa, la célèbre plateforme de paiement mobile.
L’opération, menée par les enquêteurs de la Commission éthique et anticorruption du Kenya (EACC), a permis de surprendre l’agente Purity Njeri Kimani en pleine transaction avec un automobiliste, selon un communiqué officiel. La somme aurait été versée en échange d’une promesse : éviter des poursuites judiciaires liées à une infraction au code de la route.
Corruption mobile : l’usage discret du numérique
Selon les détails fournis par l’EACC, la policière avait exigé un total de 20 000 KSh, dont la moitié avait déjà été transférée sur un numéro de caisse M-Pesa, système de paiement largement répandu au Kenya. Cette méthode, supposée discrète, est désormais dans le viseur des autorités anticorruption.
Arrêtée sur le champ, Njeri a été présentée devant le tribunal anti-corruption de Milimani, à Nairobi. Elle fait face à trois chefs d’accusation pour sollicitation de pots-de-vin et réception d’un paiement partiel. L’agente a plaidé non coupable et a été libérée sous caution, moyennant le versement de 20 000 KSh en espèces. La prochaine audience est fixée au 2 avril.
Des cas fréquents dans les rues de Nairobi
Ce n’est pas la première fois que les services de la circulation sont éclaboussés par des affaires de corruption. En février dernier, trois policiers ont été arrêtés en plein centre-ville de Nairobi, près du Globe Cinema Roundabout, pour avoir extorqué de l’argent à des automobilistes sous couvert d’infractions fictives.
Les agents de l’EACC, dissimulés parmi les passants, avaient pu observer les pratiques illégales des policiers avant d’intervenir. 48 000 KSh avaient été retrouvés sur eux, collectés en seulement quelques heures.