La pire erreur d’un peuple en situation de colonisés est d’accepter passivement l’enseignement de l’ennemi. Un tel comportement pourrait même être considéré comme une trahison pour le pays. L’un des aspects les plus édifiants pas certainement les plus surprenants est l’arrogance avec laquelle les Etats-Unis par la filière de son chargé d’affaires à l’ambassade des États-Unis, Henry T. Wooster, se comporte depuis quelque temps en Haïti.
La campagne déclenchée par la diplomatie américaine illustre clairement la mise sous tutelle du pays avec la complicité criante de leur agent imposé en tant que dirigeant. Le samedi 4 octobre 2025, Wooster s’est exprimé sur la conjoncture politique haïtienne lors d’une conférence- échange avec le conseiller principal de l’ambassade Mike Hankey.
Au cours de cet entretien, Wooster, au sujet de la stratégie américaine, n’a laissé place à aucune confusion. Il déclara haut et fort afin que tout le monde puisse comprendre « Je veux être clair, le moment est venu pour le CPT et les autres membres du gouvernement haïtien de remplir leur rôle afin de présenter un plan précis et assorti d’un calendrier pour les élections et la transition politique. Les postes politiques ne sont pas à vie. Tout le monde doit soutenir la sécurité en Haïti et permettre une transition politique. Je reconnais que certains peuvent être sceptiques. Je répète : nous recherchons la sécurité et la possibilité pour les Haïtiens d’écrire leur propre avenir »
Evidemment, n’était-ce pas une façon de dire que Les Etats-Unis ne sauraient permettre ou tolérer une défaite de ses pions politiques au pouvoir. Et pour cela il indique « Haïti doit ouvrir la voie pour sortir de sa propre crise politique, qui est au cœur de la crise sécuritaire, qui menace les pays et la stabilité à travers la région. Les États-Unis vont travailler avec le CPT et le gouvernement pour donner aux Haïtiens un point de départ en matière de sécurité, et l’opportunité d’élire leurs dirigeants pour la première fois depuis 2016 » Une telle défaite aurait des conséquences néfastes susceptibles de menacer sérieusement les intérêts vitaux de l’empire et affaiblirait le prestige et le rôle dominant de l’impérialisme américain. Pour cela il affirme ceci : « Nous nous réjouissons de la bonne nouvelle qui nous est venue de New York, à savoir que la communauté internationale a approuvé la demande du président du CPT et du gouvernement haïtien en faveur d’une Force de répression des gangs. Cette force, plus robuste, composée de 5500 soldats aidera les forces de sécurité nationales haïtiennes à lutter contre les gangs criminels sans foi ni loi. Ce, afin de reprendre le contrôle de l’avenir d’Haïti des mains des terroristes »
L’aspect humoristique de cette interview se voit quand le chargé d’Affaires a indiqué comme pour taquiner les actuels locataires du pouvoir que « Les postes politiques ne sont pas à vie. Les Haïtiens doivent pouvoir écrire leur avenir ». Depuis quand Mr Wooster, les haïtiens décident-ils eux-mêmes de leur avenir ? Même une élection présidentielle, ce sont les Etats-Unis qui décident si elle est bonne ou mauvaise. Allant jusqu’à choisir qui doit gagner la joute électorale, sinon ils vous menacent de sanctions, de coup d’état ou de « régime change » comme dans le cas de notre pays frère le Venezuela.
M. le chargé d’Affaires nous ne sommes pas dupes, Washington a toujours eu son propre agenda pour Haïti. Et c’est ce projet-là qui est pleinement en marche : destruction, sans aucune construction. Toutes les démarches des Etats-Unis en Haïti sont conformes à leur mentalité dévastatrice de ruiner la première république africaine libre et indépendante de l’hémisphère qui a pris sa liberté par les armes. M. le chargé d’Affaires, comprenez-le bien, nous ne sommes pas politiquement analphabètes, voire que nous pourrions être bêtes ! Allez-vous faire voir quelque part…
Tout leur scenario se résume à dégrader la vie sociale et civile du peuple haïtien, faire en sorte que la situation s’empire, répandre le vol, la violence et l’insécurité sociale. Pour en arriver enfin à quoi ? À ce que tout cela conduise à la catastrophe totale et donc entrainer davantage et même en permanence la présence des forces étrangères américaines sous couverture des Nations-Unies dans le pays.
