En février 2025, le pape François a adressé une lettre aux évêques américains pour exprimer ses vives préoccupations face aux projets de déportations massives envisagés par l’administration Trump. Dans ce document daté du 10 février, le souverain pontife dénonce une atteinte grave à la dignité des migrants et appelle l’Église catholique des États-Unis à faire entendre une parole évangélique claire et solidaire. Voici quelques extraits significatifs de cette lettre :
- Sur la dignité des migrants et réfugiés : « Le fait de déporter des personnes qui, dans de nombreux cas, ont quitté leur propre terre pour des raisons de pauvreté extrême, d’insécurité, d’exploitation, de persécution ou de grave détérioration de l’environnement, porte atteinte à la dignité de nombreux hommes et femmes, et de familles entières, et les place dans un état de vulnérabilité et de défense particulière. »
- Sur l’importance de l’amour chrétien universel : « L’amour chrétien n’est pas une expansion concentrique d’intérêts qui s’étendent peu à peu à d’autres personnes et groupes. Le véritable ordo amoris que nous devons promouvoir est celui que nous découvrons en méditant constamment sur la parabole du ‘Bon Samaritain’, c’est-à-dire en méditant sur l’amour qui construit une fraternité ouverte à tous, sans exception. »
- Sur la nécessité de rejeter les discours discriminatoires : « J’exhorte tous les fidèles de l’Église catholique, et tous les hommes et femmes de bonne volonté, à ne pas céder aux discours qui discriminent et causent des souffrances inutiles à nos frères et sœurs migrants et réfugiés. »
- Sur les politiques migratoires basées sur la force : « Ce qui est construit sur la base de la force, et non sur la vérité concernant l’égale dignité de chaque être humain, commence mal et finira mal. »
Il a souligné que ces actions portent atteinte à la dignité des migrants et a mis en garde contre les conséquences négatives d’une telle politique. Le pape a également réfuté l’interprétation par le vice-président JD Vance du concept théologique d’ordo amoris, insistant sur le fait que l’amour chrétien doit être universel et inclusif, comme illustré dans la parabole du Bon Samaritain.
En réponse, des responsables américains, dont le gouverneur du Texas Greg Abbott, ont défendu la politique migratoire en s’appuyant sur leur propre interprétation des Écritures, affirmant que la Bible soutient l’existence de frontières solides et le respect des lois.
Depuis la lettre du pape François en février 2025 dénonçant les projets de déportations massives de l’administration Trump, plusieurs développements notables ont eu lieu
- Réponse de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) : L’archevêque Timothy P. Broglio, président de l’USCCB, a exprimé sa profonde gratitude envers le pape pour son soutien et a sollicité ses prières continues afin que la nation puisse bâtir un système d’immigration plus humain, protégeant les communautés tout en sauvegardant la dignité de tous.
- Publication d’un rapport conjoint : Le département des services de migration et des réfugiés de l’USCCB, en collaboration avec des organisations évangéliques, a publié un rapport intitulé « One Part of the Body: The Potential Impact of Deportations on American Christian Families ». Ce rapport souligne que près d’un chrétien sur douze aux États-Unis, et un catholique sur cinq, risquent la déportation ou vivent dans un foyer avec une personne concernée.
- Débats théologiques : Le pape François a réfuté l’interprétation par le vice-président JD Vance du concept catholique d’ordo amoris pour justifier les déportations, soulignant que l’amour chrétien doit être universel et inclusif, comme illustré dans la parabole du Bon Samaritain.
- Actions des organisations catholiques : Malgré les réductions de financement et les défis politiques, des organisations telles que Catholic Charities ont continué à fournir une assistance aux migrants et réfugiés, incarnant les principes de compassion et de solidarité prônés par le pape François.