« C’est injuste de traiter les Haïtiens de misère du monde quand nous savons qu’ils seront la « richesse du Québec » dans moins d’une génération. » – Dany Laferrière
Depuis quelques jours, je cherche les mots justes pour exprimer ma profonde tristesse et mon indignation face au sort réservé à mes compatriotes haïtiens, persécutés par le gouvernement Trump, dont le statut légal a été brusquement révoqué. Du jour au lendemain, ils se retrouvent menacés d’une déportation imminente vers un pays où sévissent les gangs armés, sans État de droit, sans sécurité, sans avenir.
Face à ce péril, ils se tournent vers le Canada, vers le Québec, espérant y trouver un refuge sûr, une terre d’accueil, une main tendue. Mais ce qu’ils vivent entre les deux frontières est indigne. Le traitement qui leur est réservé aujourd’hui ne reflète ni nos valeurs québécoises ni notre humanité collective.
Et pourtant… Les Haïtiens ont contribué — et continuent de contribuer — à façonner le Québec moderne. Dans les écoles, les hôpitaux, les universités, les stades, les médias, les institutions politiques, les entreprises… leur présence enrichit notre société dans toutes ses dimensions. Ce sont des bâtisseurs, des penseurs, des créateurs, des leaders.
Accueillir dignement ces hommes, ces femmes, ces enfants, c’est faire preuve de solidarité. Mais c’est aussi investir dans notre avenir collectif. Une approche humaine face à cette crise humanitaire n’est pas un geste de charité : c’est un choix de société, un engagement en faveur de la justice, de la cohérence, et de la dignité humaine.
Le Québec et le Canada ont les moyens — et les valeurs — pour faire mieux. Nous lançons un appel à la solidarité, à la compassion et à l’action.
Merci à Dany Laferrière d’avoir, encore une fois, trouvé les mots que nous portons tous au cœur.
Fabienne Colas