Déployées dans la vallée de l’Artibonite depuis plus de quatre mois, les forces policières, appuyées par des membres du contingent kenyan engagés dans la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), peinent jusqu’ici à mater les gangs. Entre-temps, à Petite-Rivière de l’Artibonite, les bandits multiplient les assassinats et les enlèvements contre rançon.
Après le massacre de près d’une centaine d’habitants à Pont-Sondé par le gang « Gran-Grif » le 3 octobre 2024, la grande attente suscitée par le renforcement des effectifs de la Police nationale d’Haïti (PNH) s’est dissipée. Plus de quatre mois après la tragédie, les bandits du gang « Gran-Grif » demeurent actifs et intensifient leurs activités criminelles dans la vallée de l’Artibonite.
Au cours des dernières 72 heures, plus d’une dizaine de personnes ont été kidnappées par des bandits dans les localités de Laverdure et Grotimal, à Petite-Rivière de l’Artibonite, selon des informations rapportées par un membre de la Commission de dialogue, réconciliation et conscientisation pour sauver l’Artibonite. D’autres crimes ont été signalés le jeudi 30 janvier 2025 dans la zone de Clovil, dont l’assassinat d’un paysan et l’enlèvement de deux autres personnes par les hors-la-loi.
Dans l’intervalle, cinq mineurs et trois adultes, kidnappés en décembre 2024, ont été libérés ce jeudi par les gangs. En dépit des nombreuses rançons versées par leurs proches, ils avaient été maintenus en captivité à Savien, déplorent des sources locales. Dans leurs témoignages, les otages ont dénoncé des cas de viol et de torture infligés par leurs ravisseurs.
Hervé Noël
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