Home Haiti Référendum bidon, insécurité et dérive politique du CPT, hypocrisie de Lavalas :...

Référendum bidon, insécurité et dérive politique du CPT, hypocrisie de Lavalas : Le cri d’alarme de PRA dans « Invité du Jour » sur Vision 2000

0
0

Vidéo. L’ancien Secrétaire d’Etat Pierre-Robert Auguste : Une analyse critique de la gouvernance, du référendum et de l’insécurité en Haïti à « Invité du Jour » de Vision 2000

L’intervention de Pierre-Robert Auguste** , entrepreneur et ancien Secrétaire d’Etat, à « Invité du Jour », mercredi sur radio Vison 2000, fait ressortir les dysfonctionnements politiques, économiques et sécuritaires majeurs qui paralysent Haïti. De la gestion du référendum contesté à la complicité entre les autorités et les gangs, en passant par la dépendance du pays à l’égard de l’aide internationale et l’effondrement du système judiciaire, il dresse un tableau désolant de la situation actuelle tout en préconisant des solutions alternatives.

1. Une gouvernance corrompue et un référendum illégitime

L’une des principales dénonciations de Pierre-Robert Auguste concerne le référendum constitutionnel financé à hauteur de plus de 500 millions de gourdes. Il considère ce processus comme un gaspillage flagrant des ressources publiques, dénonçant un système où cet argent est distribué entre les copains sans impact réel sur le pays.

  • Il n’est pas opposé à une réforme de la Constitution, mais insiste sur la nécessité d’une réflexion nationale préalable avant de modifier certains articles.
  • Il critique l’imposition d’un référendum organisé de manière opaque, affirmant que ce n’est pas un référendum voulu par le peuple, mais imposé par le pouvoir.
  • Il pointe également du doigt le rôle troublant de la CPT-3 qui, au lieu de stabiliser le pays, divise encore plus la police nationale et fagmente les institutions démocratiques.

L’incohérence politique se retrouve également dans l’attitude du parti Fanmi Lavalas, qui prétend s’opposer au référendum alors qu’un de ses membres, Leslie Voltaire, siège royalement au CPT. Cette double stratégie est, selon lui, une tentative d’instrumentalisation du processus au profit des deux parties.

2. Un pays en proie à l’insécurité et à l’impunité des criminels

Pierre-Robert Auguste dénonce avec force l’absence de réponse efficace à la montée du banditisme en Haïti. Il affirme que les gangs ne reçoivent toujours pas de signal fort de la part du gouvernement et que, pire encore, l’Etat finance indirectement ces criminels.

  • Il révèle que des fonds ont été envoyés aux gangs, notamment lorsque le ministre de la Santé publique révoqué en décembre dernier a tenté d’ouvrir l’Hôpital général.
  • Il critique les autorités qui, au lieu de les combattre, négocient avec les criminels et les incluent même dans les discussions politiques.
  • Il s’insurge contre la tentative de Claude Joseph et d’André Michel, sans les nommément citer, de tenter de faire reconnaître les groupes armés comme des interlocuteurs légitimes dans le jeu politique.

Pour lui, il est inacceptable que des criminels, responsables de meurtres et de viols, puissent prétendre à des postes de direction. Cette impunité renforce l’idée que le crime peut être une voie d’accès au pouvoir, ce qui constitue une menace inhérente à l’Etat de droit.

3. L’implication des élites économiques et politiques dans la montée des gangs – une des questions les plus sensibles du moment.

L’un des points les plus sensibles soulevés par Pierre-Robert Auguste concerne la collusion entre le secteur privé et les groupes criminels. Il s’interroge sur les intérêts économiques qui se cachent derrière cette instrumentalisation du banditisme.

  • Il affirme que certains hommes d’affaires utilisent les gangs pour éliminer leurs concurrents, créant ainsi une économie parallèle où la violence devient un outil de contrôle du marché.
  • Il met en cause l’Etat haïtien lui-même, qui protège certains groupes criminels afin de maintenir un équilibre des pouvoirs.
  • Il critique l’absence d’une stratégie de sécurité cohérente, soulignant que sans une volonté politique forte, Haïti continuera à être un terrain de jeu pour des groupes armés incontrôlables.

4. Une aide internationale inefficace et une diaspora appelée à agir.

L’autre axe majeur de son discours concerne le rôle controversé de l’aide internationale en Haïti, en particulier USAID et les ONG.

  • Il affirme que USAID s’est comportée comme un « État dans l’État », imposant ses propres programmes sans réelle consultation des Haïtiens.
  • Il décrit l’aide étrangère comme un « mécanisme qui enfonce le pays dans le sous-développement au lieu de l’en sortir ».
  • Il accuse les autorités haïtiennes d’être les complices de ces agences, les laissant agir sans contrôle et sans responsabilité.

Néanmoins, la journaliste Marie-Lucie Bonhomme apporte un bémol à cette critique en soulignant que dans certaines régions du pays oubliées par l’Etat, seules les ONG assurent l’accès à la santé et à l’éducation. Haïti étant une « République des ONG », il est difficile de rejeter l’aide internationale sans alternative viable.

Face à cette dépendance, Pierre-Robert Auguste appelle la diaspora haïtienne à une plus grande responsabilité dans le développement du pays. Il insiste sur l’importance de :

Créer des fonds d’investissement pour financer des projets structurants (santé, éducation, infrastructures).
Encourager l’initiative privée au lieu d’attendre l’aide étrangère, souvent inefficace.
Construire une coopération entre les Haïtiens, en mobilisant leurs propres ressources pour réduire la dépendance vis-à-vis des financements extérieurs.

5. Une réflexion historique sur l’effondrement de l’Etat haïtien.

Pierre-Robert Auguste insiste sur la nécessité d’une analyse approfondie du chaos actuel en Haïti. Il propose la création d’un groupe d’étude composé de psychanalystes, d’historiens et de sociologues pour comprendre comment le pays a pu sombrer aussi rapidement dans l’anarchie.

Il retrace l’évolution du pays de 1946 à nos jours et constate que l’Etat haïtien est passé en quelques décennies d’une structure relativement stable à un effondrement quasi-total.
Il examine comment le pouvoir politique a progressivement intégré le crime organisé, notamment sous les administrations Aristide, Avril et Martelly.
Il fait remarquer que la justice haïtienne a perdu toute crédibilité, renforçant le sentiment général d’injustice et d’impunité.

En conclusion, le diagnostic est alarmant et les pistes pour en sortir sont nombreuses :
Son analyse pointe trois problèmes majeurs :

Un gouvernement corrompu et inefficace, gaspillant les fonds publics pour un « référendum-bidon » et ne prenant aucune mesure forte contre l’insécurité.
La criminalité infiltre la politique, les gangs jouissant d’une impunité totale et même d’un soutien financier de l’État.
Une dépendance excessive à l’égard de l’aide internationale, qui maintient le pays dans un cycle de sous-développement.

Face à ce constat, il appelle à :

Une restructuration de la gouvernance, avec une transparence totale dans l’utilisation des fonds publics.
Une lutte efficace sans merci contre les gangs, sans impunité, dans le respect des droits de l’homme.
La mobilisation de la diaspora pour investir et reconstruire le pays indépendamment de l’aide étrangère.

Click here to display content from YouTube.
Learn more in YouTube’s privacy policy.

source

Total 0 Votes
0

Tell us how can we improve this post?

+ = Verify Human or Spambot ?