Scandale au pays du sushi : un ministre japonais contraint à la démission pour une déclaration sur le riz
Le Japon traverse une crise du riz sans précédent, et c’est une blague de mauvais goût qui a fait tomber le ministre de l’Agriculture, Taku Etō, 64 ans. « Je n’ai jamais acheté de riz. Mes sympathisants m’en donnent tellement que je pourrais en vendre », a-t-il lancé. Une phrase malheureuse, dans un contexte explosif : le prix du riz a doublé en un an, atteignant 4214 yens (40 $ CAN) pour 5 kilos, selon NHK.
Les Japonais, qui vouent un respect quasi sacré à cette céréale de base, ont mal digéré la légèreté du propos. Pénurie liée à de mauvaises récoltes, achats massifs post-séismes, boom touristique, politique rizicole restrictive : tous les ingrédients d’une tempête sont réunis. En mars, le gouvernement a dû puiser dans ses réserves stratégiques, en vain.
Face à la colère populaire et la menace d’une motion de censure, le premier ministre Shigeru Ishiba a exigé la démission de son ministre. Pour le remplacer, il mise sur Shinjirō Koizumi, 43 ans, étoile montante du Parti libéral-démocrate. Jeune père de famille et bon communicant, il jure acheter lui-même son riz. Une façon de recoller les morceaux… tout en s’aventurant en terrain miné.
