Le Pasteur Malory fustige les crimes de « Viv Ansanm » et l’inaction politique en Haïti : Un cri de vérité et de justice
Le Pasteur Malory Laurent a ébranlé samedi les murs de Salvation Church of God de Brooklyn dans une homélie frappante et profondément indignée, dénonçant avec une rare intensité les exactions perpétrées par le groupe criminel haïtien « Viv Ansanm » et la complicité silencieuse des élites politiques haïtiennes. Devant plusieurs centaines de fidèles réunis pour un jeûne solennel et des milliers de téléspectateurs connectés via les réseaux sociaux, le prédicateur a livré un discours sans détour, mêlant foi, colère et justice.
Il a évoqué le dernier crime ignoble imputé à « Viv Ansanm » : un nourrisson de moins de deux mois brûlé vif, dont la mère a été contrainte de lui remettre son enfant avant de le voir jeté dans le feu. « C’est un crime abominable », s’insurge le pasteur Laurent, la voix pleine de douleur et d’indignation. « Même les animaux sauvages reculent devant de tels actes. Et vous osez encore parler de révolution ? »
Si cette tragédie a choqué l’opinion publique, elle a aussi révélé la tactique de déni orchestrée par les autorités haïtiennes. La Primature, à travers son journal officiel en ligne, a tenté de discréditer les médias qui ont relayé l’information, les accusant de diffuser des « fake news ». Une tentative de désinformation qui a profondément choqué la presse indépendante.
« Viv Ansanm, que peut-on faire de plus après avoir brûlé vif un bébé ? » demande l’homme de Dieu, aux yeux duquel il est clair que Viv Ansanm n’agit pas seule. Derrière les fusils des exécutants se cachent des têtes pensantes tapies dans l’ombre : d’anciens présidents, des parlementaires corrompus et des personnalités influentes qui manipulent les fils du chaos. « Viv Ansanm est un complot contre le peuple haïtien. C’est un réseau criminel alimenté par de l’argent sale et des ambitions politiques tordues », a-t-il dénoncé.
Il est allé plus loin en qualifiant « Viv Ansanm » d’organisation terroriste et en pointant du doigt ce qu’il a appelé les « gangs à cravate », ces hommes de pouvoir qui, sous des apparences respectables, alimentent la violence en fournissant armes et munitions aux criminels. « Vous êtes des assassins bien habillés, des prédateurs qui dévorent leur propre peuple. A cause de vous, les Haïtiens sont humiliés et méprisés par la communauté internationale », a-t-il fulminé.
Un blâme sévère Contre le Conseil Présidentiel de Transition
Le Pasteur Malory Laurent n’a pas ménagé le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), chargé de conduire le pays vers la stabilité mais incapable, selon lui, d’enrayer la spirale de la violence. Depuis sa prise de fonction en avril dernier, le CPT peine à sécuriser le territoire et les gangs continuent d’imposer leur loi dans plusieurs régions. « Le CPT a échoué dans sa mission. Depuis avril, la situation n’a fait qu’empirer. Haïti est à genoux et les politiciens regardent ailleurs », déplore-t-il.
Avec une amertume palpable, Malory a évoqué la prochaine alternance présidentielle prévue le 7 mars, soulignant la futilité de ces changements symboliques dans un contexte d’insécurité grandissante. « Un nouveau président, une fois de plus. Mais qu’est-ce que cela changera si le système reste gangrené par la corruption et l’incompétence ?
Le Pasteur Malory a dressé un tableau sombre de la situation en Haïti, où la violence n’épargne personne. Il a rappelé le massacre d’un étudiant de 22 ans, abattu en pleine classe, et celui perpétré à Jérémie, où toute une population a été massacrée en représailles à la mort d’un fils d’un membre de « Viv Ansanm ». « Et aujourd’hui, vous avez fait pire », a-t-il dit, faisant référence à la tragédie du nourrisson brûlé vif à Kenskoff.
Il a également exprimé sa tristesse face à la mort de la mère du bébé, qui est décédée quelques jours après la perte atroce de son enfant, accablée par le chagrin. « Elle est morte deux fois : la première en voyant son enfant périr sous ses yeux, la seconde en laissant son cœur s’arrêter, incapable de supporter ce fardeau », a-t-il déclaré, la voix troublée.
Mais au-delà de la dénonciation, le message du Pasteur Malory Laurent est aussi un avertissement spirituel. S’adressant directement aux criminels et aux politiciens corrompus, il leur a rappelé que la justice divine ne laisse aucun crime impuni : « Dieu n’abandonne pas les Haïtiens. Dieu prend acte. Dieu est patient. Mais Dieu ne vous oublie pas. Vous paierez pour chaque crime, pour chaque larme, pour chaque goutte de sang versée ».
Il a exhorté les Haïtiens à ne pas perdre espoir, malgré l’ampleur de la violence et de la corruption. « Haïti renaîtra. La justice divine est lente, mais elle est certaine. Ceux qui sèment la terreur finiront par récolter le jugement », a-t-il affirmé, clôturant son homélie sous un tonnerre d’applaudissements de l’assemblée.
Les paroles du Pasteur Malory ont résonné bien au-delà des murs de Salvation Church, traversant les frontières pour atteindre la diaspora haïtienne et les défenseurs des droits de l’homme. Dans un pays ravagé par l’impunité et la violence, ses paroles se dressent comme un phare dans la tempête, nous rappelant que la justice est une force inéluctable, même face aux pires ténèbres.
Au-delà de la dénonciation des coupables, Monsieur Laurent a ravivé dans cette homélie l’espoir d’un peuple qui refuse de sombrer dans l’oubli. Et dans chaque mot, chaque appel à la justice, résonne la promesse d’un jour où Haïti se relèvera enfin.
cba
New York, 22 février 2025