Arrivée de vols en provenance d’Haïti : Les députés convoquent une session spéciale et les migrations écartent un processus « massif »
Ces derniers jours, l’arrivée de vols en provenance d’Haïti – par des vols charters – a suscité des controverses au Chili, notamment après les dénonciations de plusieurs parlementaires faisant état d’un présumé phénomène de « caractère massif » à l’aéroport Arturo Merino Benítez de Santiago.
Selon ces accusations, ces vols transporteraient des citoyens haïtiens accompagnés d’enfants, sans justifier adéquatement la relation familiale, ce qui pourrait enfreindre les protocoles internationaux de protection de l’enfance. Le sénateur Karim Bianchi (Ind.) fut l’un des premiers à alerter sur la situation, publiant une vidéo depuis l’aéroport, ce qui a provoqué la réaction d’autres parlementaires, notamment du Parti National Libertaire (PNL), des Républicains et de Renovación Nacional (RN).
Le PNL a exprimé ses préoccupations sur une éventuelle violation de la légalité en vigueur, soulignant que des adultes accompagnant des mineurs sans justifications légales pourraient enfreindre les protocoles de protection des enfants. En outre, il a été précisé que ces vols arrivaient fréquemment pendant la nuit, ce qui a éveillé des soupçons quant à une possible volonté de dissimuler l’ampleur du phénomène.
À cet égard, le député Cristián Araya, des Républicains, a demandé à la Police d’Investigations (PDI) un rapport détaillé sur le nombre de citoyens haïtiens entrant au Chili ces cinq dernières années, tandis que la députée Camila Flores (RN) a mis en question l’organisation et le financement de ce processus, particulièrement après les milliers de demandes de réunification familiale acceptées ces dernières années.
En réponse à ces dénonciations, le député Rubén Oyarzo (Ind.), président de la Commission de l’Intérieur, a convoqué une session spéciale au Congrès pour aborder le sujet. Cette session, prévue pour lundi prochain, verra la participation du ministère de l’Intérieur, du Service National des Migrations et de la PDI. Oyarzo a révélé que, durant les deux premières semaines d’avril, plus de dix vols charters en provenance d’Haïti sont arrivés, transportant entre 150 et 200 personnes par vol, une situation qui, selon lui, ne correspond pas aux chiffres rapportés par la PDI.
Cependant, le directeur du Service National des Migrations, Luis Eduardo Thayer, a écarté l’idée d’un processus irrégulier ou « massif ». Selon Thayer, ces vols font partie d’un processus de réunification familiale, entièrement légal et conforme aux lois chiliennes. Il a expliqué qu’en raison de l’absence de vols commerciaux réguliers entre Haïti et le Chili, les personnes participant à ce processus doivent recourir aux vols charters.
Thayer a également précisé que, durant les premiers mois de 2025, seulement 0,3 % des entrées de résidents étrangers au Chili concernaient des Haïtiens, ce qui montre que ce phénomène reste marginal par rapport à d’autres nationalités.
Le ministre de l’Intérieur, Álvaro Elizalde, a soutenu la position de Migrations, rappelant que le processus de réunification familiale est bien encadré par la loi et que les flux migratoires actuels concernent principalement des ressortissants d’autres régions, comme le Venezuela, le Pérou et la Colombie. Il a également appelé à éviter toute forme de discrimination envers les migrants respectant la législation en vigueur.
En ce qui concerne la législation actuelle, Migrations a précisé que les résidents permanents au Chili peuvent demander des visas de réunification familiale pour leurs enfants, conjoints ou proches dépendants. Dans ce cadre, les citoyens haïtiens entrant au Chili suivent les procédures légales en vigueur, et, au cours des premiers mois de 2025, seulement 0,3 % des entrées de migrants étrangers concernaient des Haïtiens. De plus, il a été précisé qu’en l’absence de vols commerciaux réguliers entre Haïti et le Chili, les Haïtiens doivent recourir aux vols charters, ce qui explique l’arrivée simultanée de plusieurs passagers, y compris des mineurs, sur le même vol.
Enfin, il a été indiqué que la PDI effectue un contrôle rigoureux à l’aéroport pour s’assurer que chaque passager dispose des documents nécessaires, y compris le visa de réunification familiale, avant d’autoriser leur entrée sur le territoire chilien.
source: Emol.com :