Lors de son audition par le Bureau des affaires criminelles (BAC), Magalie Habitant, ancienne directrice générale du Service national de gestion des résidus solides (SNGRS), a affirmé avoir été informée par le défunt militant Dickson Oreste d’un complot visant son assassinat. Selon ses déclarations, Oreste, alors membre du parti Pitit Dessalines, lui aurait confié avoir été mandaté par le conseiller-président Louis Gérald Gilles pour rencontrer des membres de la coalition criminelle « Viv Ansanm ».
Ces révélations, consignées dans un rapport de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) consulté par notre rédaction, jettent une lumière inquiétante sur les connexions présumées entre des figures politiques de premier plan et des groupes armés opérant dans le pays. Magalie Habitant, également dirigeante de l’organisation KOLABORE, a nié toute implication dans les assassinats de Jean Denis Joseph et Dickson Oreste, deux militants politiques assassinés dans des circonstances troubles.
Elle a toutefois reconnu avoir été agressée physiquement par Jean Denis Joseph lors d’une manifestation à Pétion-Ville. Peu après cet incident, elle aurait appris sa mort. Concernant Dickson Oreste, elle a indiqué entretenir de bonnes relations avec lui, et affirme que c’est lui-même qui l’a alertée sur le plan visant à l’éliminer, plan qu’il aurait découvert après avoir été délégué par Louis Gérald Gilles auprès de membres de « Viv Ansanm ».
Le rapport de la DCPJ établit ainsi des liens préoccupants entre le chef du parti Nouvelle Orientation Unifiée pour Libérer Haïti (NOULAH) et des structures criminelles. Dans un contexte de pression internationale croissante, notamment de la part des États-Unis contre les alliés présumés des gangs, ces révélations renforcent les appels à l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre des responsables politiques soupçonnés de collusion avec des réseaux criminels.
