De Léogâne à Gressier, les manifestants appellent les autorités policières à assumer leurs responsabilités face aux menaces constantes des gangs qui rêvent d’envahir la région des Palmes.
À l’initiative de la société civile léoganaise, une marche a été organisée ce jeudi pour exiger du matériel et des équipements en faveur de la police locale. Des milliers de manifestants ont voulu interpeller le pouvoir de transition sur les offensives des bandits de la coalition « Viv Ansanm » contre la communauté de Gressier et dénoncer l’absence d’un plan de réponse adéquat face aux assauts des criminels.
Après avoir décrété, il y a plusieurs mois, l’état d’urgence sécuritaire sur l’ensemble du territoire national, l’Exécutif de transition peine à obtenir des résultats concrets. La task-force annoncée pour mater les gangs ne parvient toujours pas à imposer sa marque. Il revient aux autorités d’appuyer les opérations menées avec des drones piégés à l’explosif par des stratégies de pénétration dans les fiefs des gangs, exigent les manifestants.
Depuis plus d’un an, une grande partie de la commune de Gressier est sous le contrôle des groupes armés. Des centaines de familles se sont réfugiées à Léogâne pour échapper à la terreur des bandits, rappellent les protestataires. Le transport public, le commerce et les activités socio-économiques sont à l’arrêt, affectant lourdement le quotidien de la population. À Gressier comme à Léogâne, les appels au renforcement des forces de sécurité restent lettre morte dans les plus hautes sphères de l’État, déplore une jeune femme révoltée.
À ce stade de la crise, aucun prétexte ne doit justifier l’inaction de la PNH, dénoncent les participants à la marche. Les deux dernières promotions de la Police nationale d’Haïti (PNH) ont renforcé ses effectifs, déjà appuyés par des soldats de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS). De nouveaux blindés, des hélicoptères et des armes de guerre ont été remis aux forces de sécurité, mais les résultats attendus ne sont toujours pas au rendez-vous.
Hervé Noël
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