Dans la République d’Haïti, dotée d’un Conseil présidentiel de transition (CPT) composé de neuf membres et d’un gouvernement pléthorique, la détresse des familles massacrées par les gangs de la coalition « Viv Ansanm » importe peu. Au lieu de s’attaquer à la crise sécuritaire, les autorités gouvernementales s’enlisent dans des querelles stériles visant à remplacer Rameau Normil à la tête de la Police nationale d’Haïti (PNH).
Un drame sans précédent frappe actuellement les résidents de Tabarre, Carrefour-Feuilles, Bas-Delmas, Kenscoff et l’ensemble de la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Dans une impunité totale et face à l’indifférence des autorités politiques, les bandits armés de « Viv Ansanm » prennent d’assaut plusieurs quartiers pour y perpétrer des crimes contre les communautés.
À Tabarre 27, dans la nuit de mardi, plusieurs familles ont été décimées par des bandits armés. Des corps sans vie, des maisons incendiées, des familles traquées : tel est le résumé d’une nuit de terreur vécue par les habitants de cette zone contrôlée par le gang « Kraze Baryè ». Les images de cadavres allongés sur la chaussée, d’enfants retrouvés dans une mare de sang et de femmes hurlant leur douleur illustrent l’ampleur de la cruauté des gangs.
À Delmas 30, la nuit du mardi 25 février 2025 a été marquée par des détonations d’armes automatiques, plongeant les familles dans l’angoisse. Plusieurs personnes ont été assassinées, des résidences incendiées, tandis que des enfants et des personnes âgées, victimes de cette vague de terreur, tentent de surmonter le traumatisme.
Le témoignage poignant de Samuel Delcy, impuissant face à l’assassinat de son père, Pierre Vanier Delcy, à Delmas 30, doit indigner. Ce dernier a été sauvagement abattu par des bandits à l’intérieur de son domicile. Dans ses déclarations, Samuel Delcy déplore l’intervention tardive des forces de l’ordre, malgré les appels à l’aide répétés.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com