« Cet acte de barbarie est l’un des nombreux signes de l’échec d’un État et d’une société qui perdent leur sens de la vie et de la dignité humaine. »
Le président de la Conférence épiscopale d’Haïti et archevêque de Port-au-Prince, Mgr Max Leroy Mésidor, a exprimé, dans un entretien à Vatican News, la profonde gratitude des évêques haïtiens envers le pape Léon XIV pour son vibrant appel lancé dimanche en faveur du peuple haïtien. Le Saint-Père, lors de l’Angélus, s’est dit « profondément peiné » par la détresse d’une population « submergée par le désespoir », dénonçant la violence généralisée, la traite humaine, les déplacements forcés et les enlèvements, et exhortant à la libération immédiate des otages ainsi qu’à un engagement concret de la communauté internationale.
Réfléchissant à la situation, Mgr Mésidor a rappelé que la communauté internationale avait tenu de multiples réunions sur Haïti, mais que « les résultats tardent désespérément à se matérialiser ». Il a ajouté que la force multinationale de sécurité avait eu un impact « très limité » et souffrait d’un « grave déficit en effectifs et en moyens logistiques ».
Le prélat a averti que « la criminalité ne connaît plus de limites » dans le pays, évoquant l’enlèvement récent de huit personnes, dont un enfant, à l’orphelinat Sainte-Hélène de Kenscoff. « Cet acte de barbarie est l’un des nombreux signes de l’échec d’un État et d’une société qui perdent leur sens de la vie et de la dignité humaine », a-t-il déclaré.
Pour Mgr Mésidor, l’appel du pape doit avant tout résonner dans le cœur des Haïtiens : « Il nous revient, avant tout, d’organiser notre pays autour d’un projet commun, dans un dialogue fondé sur la non-violence et la justice. » La tenue d’une conférence nationale suppose, selon lui, que « les armes se taisent » et qu’il y ait « renoncement à la violence ».
Il a enfin prié pour que le peuple haïtien se libère « des chaînes qui entravent son développement : la violence des groupes armés, le manque de conscience patriotique, et les luttes mesquines pour le pouvoir et l’argent ». Plaçant ce souhait sous le signe du Jubilé de l’Espérance, il a exprimé l’espoir que cette année sainte « fortifie la foi du peuple de Dieu en Haïti et apporte grâce et bénédictions, car l’espérance en Dieu ne déçoit jamais ».