La gestion politique du pays, héritée par le Conseil présidentiel de transition (CPT) et son gouvernement, suscite l’indignation. Face à la descente aux enfers que connaît Haïti, le Mouvement « Jeunesse debout », lancé officiellement ce jeudi 1er mai à Pétion-Ville, annonce une vaste mobilisation prévue pour le 4 mai à Port-au-Prince.
Concernant le droit à la liberté d’expression et de manifestation garanti par la Constitution de 1987, le rappeur du groupe « Rockfam Lame A », Stevenson Telfort, alias Atròs, se veut clair : rien ne saurait faire obstacle aux cris d’une population révoltée par des conditions de vie jugées inacceptables.
Pour le natif de la Cité Capois-La-Mort (Port-de-Paix), la coupe est pleine. La jeunesse en a assez de dirigeants politiques qu’il qualifie d’insensibles et sans scrupules, aux commandes du pays depuis plus d’un an. Selon lui, la manifestation du 4 mai sera historique, au même titre que ses revendications. L’agenda prévoit des rassemblements à Delmas 40 B, à Lalue, à la Place Boyer et à la Place Saint-Pierre, qui convergeront devant la Villa d’Accueil à Bourdon, précise le rappeur.
Briser le silence, exiger la démission de l’exécutif de transition, rompre le cycle infernal de la violence armée, interpeller cet État irresponsable, et engager la jeunesse dans la reconstruction nationale : telles sont, entre autres, les revendications du mouvement. Stevenson Telfort, ancien conseiller du président Jovenel Moïse, rejette catégoriquement toute idée de renoncer à ce mouvement sous prétexte de respecter l’état d’urgence sécuritaire décrété par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre les groupes armés criminels.
Aux artistes, créateurs, leaders émergents, pratiquants du vaudou et forces vives de la nation, Atròs lance un appel à participer à cette marche pacifique. Un appel partagé par Modelet Fertil, Francesse Baptismé, Guyto Saurel et d’autres intervenants, qui rappellent que le Mouvement « Jeunesse debout », composé de plus de 130 organisations socio-politiques, n’entend pas baisser les bras dans son combat contre une classe politique jugée rétrograde et réactionnaire.
Hervé Noël
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