Cameroun : la jeunesse face à l’ombre persistante de Paul Biya
À quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le Cameroun bruisse de rumeurs sur une possible nouvelle candidature de Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 43 ans. Pour une jeunesse à bout de souffle, cette perspective rouvre le débat sur l’avenir du pays et le besoin urgent de renouvellement politique.
Dans les rues de Yaoundé comme dans les campus universitaires, les jeunes expriment leurs doutes. « Ce serait une candidature de trop », lâche un consultant. D’autres, comme Célestine Mbida, étudiante de 24 ans, veulent simplement pouvoir participer à l’avenir de leur nation. L’aspiration est claire : céder la place à une génération formée, compétente, en quête de changement.
Pourtant, au sein du RDPC, le parti présidentiel, les signes d’usure se font sentir. L’absence de congrès depuis 2011 fragilise la légitimité des instances dirigeantes, tandis que des voix discordantes, y compris parmi les élus locaux, commencent à s’élever contre une nouvelle investiture.
Face à ces critiques, les partisans du président s’organisent. À Maroua, dans l’Extrême-Nord, un rassemblement de « 100.000 jeunes » a été organisé en soutien à Paul Biya. Mais les images, rapidement relayées sur les réseaux sociaux, ont suscité des accusations de mise en scène.
Dans un pays où 60 % de la population a moins de 25 ans, les défis sont immenses : chômage, crise anglophone, pauvreté, insécurité. La jeunesse, elle, ne réclame pas simplement une alternance pour l’alternance, mais un cap, une vision, une chance de construire un avenir à la hauteur de ses ambitions.