Les chauffeurs de transport en commun assurant la liaison Port-au-Prince/Carrefour ont finalement cédé, après plusieurs mouvements de protestation visant à dénoncer un nouveau point de péage imposé par les bandits du groupe « Viv ansanm ».
Au centre-ville de Port-au-Prince, à l’intersection des rues Capois et Nicolas, une nouvelle démonstration de la provocation constante des gangs armés envers la Police nationale d’Haïti (PNH) s’installe dans la normalité. Ce point de péage, parmi tant d’autres, sert à dépouiller chauffeurs et passagers, illustrant encore une fois l’impuissance des forces de sécurité.
Non loin de ce dispositif, un véhicule blindé circule, dans une forme caricaturale de déploiement censé freiner la progression des criminels. À quelques pas, une dizaine de bandits lourdement armés sont en embuscade près du siège social de l’Office des postes d’Haïti (OPH), rançonnant les chauffeurs qui tentent simplement de survivre, selon des témoignages sur place.
Les opérateurs du transport en commun sont les principales victimes de cette forme d’extorsion en expansion. Entre Carrefour et Port-au-Prince, les chauffeurs doivent franchir au moins cinq points de péage, et à chaque passage, ils doivent s’acquitter d’un droit imposé, déplore l’un d’eux, visiblement désabusé.
Face à l’expansion de ces postes de rançonnement et à l’audace croissante des gangs, la stratégie des forces de l’ordre est mise en cause. Retranchés dans leurs véhicules blindés, les policiers renoncent à patrouiller à pied, laissant le champ libre aux criminels. Ces derniers, installés dans des maisons abandonnées, surveillent les moindres faits et gestes des agents, défiant toute tentative d’intervention.