Après que les États-Unis ont lancé un ultimatum à Vladimir Poutine afin de mettre fin à la guerre en Ukraine, une rencontre a été annoncée entre les deux chefs d’État. Donald Trump pourrait-il sauver la face face à un Vladimir Poutine déterminé et tenace dans ses démarches ?
La guerre en Ukraine a figé les relations entre Washington et Moscou. Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, l’espoir d’un rapprochement renaît. L’ancien président promet de mettre fin au conflit en trois jours, mais la tâche s’annonce complexe.
Un mandat d’arrêt… sans effet aux États-Unis
En mars 2023, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour crimes de guerre présumés.
Mais ce mandat n’a aucune valeur juridique sur le territoire américain, car :
Les États-Unis ne sont pas signataires du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI.
Washington considère que la CPI pourrait porter atteinte à sa souveraineté judiciaire et refuse que ses ressortissants soient jugés par cette juridiction.
En 2002, le Congrès américain a même adopté l’American Service-Members’ Protection Act, surnommé la Hague Invasion Act, autorisant l’usage de la force pour libérer tout citoyen américain détenu par la CPI.
En conséquence, les autorités américaines ne sont pas légalement tenues d’exécuter un mandat d’arrêt émis par la CPI, y compris contre Vladimir Poutine.
Immunité et risques diplomatiques
En tant que chef d’État en exercice, Poutine bénéficie d’une immunité absolue selon le droit international coutumier. Toute arrestation déclencherait une crise diplomatique majeure, voire un acte de guerre — un scénario impensable dans le contexte actuel.
L’Alaska, un terrain hautement symbolique
La rencontre du 15 août 2025 se tiendra en Alaska, région achetée par les États-Unis à la Russie en 1867 et située à la frontière maritime entre les deux pays. Moscou pourrait déployer un dispositif sécuritaire impressionnant. Washington, de son côté, fera tout pour éviter l’incident et préserver un fragile équilibre diplomatique.
En dépit du mandat international, la probabilité que les États-Unis arrêtent Vladimir Poutine lors de cette rencontre est quasi nulle. Non seulement Washington ne reconnaît pas la CPI, mais l’immunité d’un chef d’État et les enjeux diplomatiques rendent une telle action impossible
Alceus Dilson , Juriste, Communicologue.
