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Transfert du magistrat Lionel Bourgoin : une décision dictée par les « braqueurs de la BNC », dénonce Dr Josué Renaud (audio)

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Le transfert de Me. Lionel Bourgoin, ex-Commissaire du Gouvernement de la Capitale, à la juridiction de Jacmel, provoque de vives polémiques. Annoncée jeudi par le ministre de facto de la Justice, Me. Patrick Pélissier, cette décision constitue, selon le Dr Josué Renaud, directeur exécutif de NEHRO (New England Human Rights Organization), une manœuvre politique visant à sanctionner un magistrat reconnu pour son intégrité et son refus de céder à la pression.

Selon M. Renaud, le magistrat Bourgoin a été transféré en raison de son rôle dans la transmission à un juge d’instruction d’un dossier sensible de corruption impliquant la Banque Nationale de Crédit (BNC) et trois conseillers-présidents, Dr Louis Gérald Gilles, Mr Emmanuel Vertilaire et M. Smith Augustin. Cette décision, qui aurait dû renforcer la crédibilité d’un système judiciaire déjà fragile, a déclenché la réaction des « trois braqueurs » au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a-t-il dénoncé.

Ceux-ci, accusés d’influencer les décisions judiciaires à des fins politiques, n’auraient pas toléré une telle démonstration d’indépendance de la part du magistrat Bourgoin, a-t-il enchainé.

Dans un extrait audio partagé avec le journal, Renaud décrit enfin la mutation de Bourgoin comme une mesure de représailles directes. Il accuse une « équipe qui se ressemble et s’assemble » au sein des milieux politiques et administratifs, orchestrant ce qu’il considère comme une campagne visant à transformer la justice en outil d’intimidation.

Dans son analyse, M. Renaud a établi un parallèle historique avec la présidence de Jean-Bertrand Aristide, rappelant qu’à son époque, un ministre de la Justice, Gary Lissade, avait refusé d’exécuter un ordre controversé du Président, affirmant ainsi une rare indépendance au sein du pouvoir judiciaire. Pour le dirigeant de NEHRO, cette époque contraste fortement avec la situation actuelle, où le ministre de la Justice Pélissier fait preuve, selon lui, d’un manque de « force et de courage » pour résister à la pression du CPT.

Pour Renaud, ce changement va au-delà de l’individu. Il symbolise le mépris croissant des piliers de l’Etat de droit en Haïti, où corruption et impunité se renforcent mutuellement.

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