Pour les policiers, c’est devenu la règle. À moindre détonations, ils prennent la poudre d’escampette, abandonnant aux bandits fusils, munitions et autres équipements létaux. Face à cette tendance qui s’impose, il revient de redéfinir le rôle des agents de l’ordre devenus de plus en plus poltrons, dénoncent des kenscovites.
À Kenscoff, dans la nuit de vendredi à samedi, des bandits de «Viv ansanm» ont perpétré une attaque contre la population civile dans la localité de Belot. Au moins deux policiers sont sortis blessés, plusieurs maisons incendiées, rapporte un ancien édile de la commune. D’autres sources non officielles font état d’un policier porté disparu lors de l’assaut.
Le fait marquant de cette attaque réside dans le comportement lâche des policiers mobilisés dans un lieu stratégique de la zone. Aux premières détonations, ils ont été les premiers à abandonner leur poste. Les fusils, munitions et bombes lacrymogènes qu’ils avaient en leur possession sont restés aux mains des gangs.
Dans une séquence audiovisuelle mise en ligne, les gangs jubilent, en annonçant que leur arsenal vient d’être renforcé par les policiers à la suite de l’offensive. Cet énième renoncement invite à questionner sur la mission réelle et essentielle des éléments de la Police nationale d’Haïti (PNH) censés mandatés pour garantir la sécurité de vies et des biens, mais qui affichent une certaine attitude couarde.
Moins d’un mois déjà, le 16 mars dernier, deux blindés de la PNH ont été incendiés à Kenscoff, des fusils et munitions ont été récupérés par les bandits. S’agit-il d’un boycottage systématique pratiqué par des policiers contre la hiérarchie de l’institution ? Quelle sanction à envisager pour éviter ces dérives qui tendent à fragiliser la PNH et renforcer les gangs ?
Hervé Noël