Un nouvel épisode dans l’effritement de l’Etat d’Haiti révélé au grand jour. Un an après son intronisation, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) fait face à un nouveau revers dramatique. Ce samedi 26 avril 2025, des gangs terroristes lourdement armés ont envahi la zone de Pacot, dans la région du Canapé Vert, et ont vandalisé l’institution secondaire Saint-François d’Assise, école congréganiste emblématique de l’éducation haïtienne.
Devenues virales sur les réseaux sociaux, des images montrent des membres de gangs déguisés en élèves de l’établissement, vêtus des uniformes traditionnels de cérémonie de fin d’études, tournant en dérision de manière glaçante la mission éducative de cette institution. Ces actes de profanation révèlent la capacité persistante des groupes armés à atteindre des espaces autrefois considérés comme inviolables, confirmant ainsi l’effondrement systémique de l’autorité de l’Etat.
Cette escalade survient moins de vingt-quatre heures après la diffusion par le CPT d’une vidéo vantant le bilan d’une année de gouvernance, sans mentionner l’accord du 3 avril 2024 qui proscrivait explicitement toute présidence tournante — une disposition désormais ouvertement bafouée par ceux-là mêmes qui proclament vouloir organiser en 2025 des élections « libres, honnêtes et inclusives… patati patata » ainsi qu’un « référendum-bidon » interdit par la Constitution.
Le CPT en est désormais à son troisième président. Laurent Saint-Cyr, proche allié de Mirlande Manigat du RDNP et associé aux déboires du gouvernement d’Ariel Henry, s’apprête bientôt à prendre la tête de cette instance discréditée.