WASHINGTON, 16 octobre 2025 — (Rezo Nòdwès)
Les États-Unis ont refusé près de la moitié des demandes de visas temporaires (B1/B2) présentées par des ressortissants haïtiens au cours de l’exercice fiscal 2024, selon les données officielles du Département d’État. Le taux ajusté de refus atteint 47,35 %, un niveau qui place Haïti parmi les pays les plus touchés au monde, derrière la Guinée (70,25 %), le Sénégal (74,65 %) et le Liberia (79,38 %). Doc16oct2024
Cette statistique intervient dans un contexte où l’instabilité politique, la crise humanitaire et la peur du non-retour pèsent lourdement sur les décisions consulaires américaines. De Port-au-Prince à Santiago du Chili, les démarches de visa deviennent un parcours d’obstacles pour des milliers d’Haïtiens cherchant à voyager légalement pour études, affaires ou tourisme.
« Les consulats américains évaluent désormais chaque dossier haïtien sous l’angle du risque migratoire, » commente un ancien diplomate. « La perception est que la majorité des demandeurs ne reviendra pas. »
À titre de comparaison, la République dominicaine voisine affiche un taux de refus de 43,38 %, la Jamaïque 43,67 %, tandis que les Bahamas se situent à 12,81 %. Ces écarts illustrent la hiérarchie implicite des mobilités régionales, où Haïti apparaît comme l’un des pays les plus verrouillés de l’hémisphère.
Ce taux record relance le débat sur la diplomatie consulaire et la responsabilité des autorités haïtiennes, accusées de n’offrir aucune garantie de stabilité à leurs citoyens. Plusieurs observateurs appellent à une négociation bilatérale pour un programme de mobilité humanitaire semblable à celui accordé à Cuba ou au Venezuela.
Mais en attendant, les chiffres du Département d’État confirment une réalité amère : le passeport haïtien continue de figurer parmi les plus faibles du monde, reflet d’un pays qui peine à inspirer confiance à ses partenaires, jusque dans les guichets consulaires.
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