Un tribunal anti-corruption de Nairobi a condamné l’inspectrice de police Susan Muiruri à deux ans de prison après l’avoir reconnue coupable d’avoir sollicité et accepté un pot-de-vin de 10 000 shillings kényans (US 77.50) (ou près de 10 150 HTG) en échange de la libération illégale de deux suspects placés en détention. La décision rendue par la magistrate principale Isabellah Barasa prévoit également une alternative sous forme d’une amende de 550 000 shillings.
La cour a jugé Muiruri coupable de deux chefs d’accusation liés à la réception de pots-de-vin, en violation de l’article 6(1)(a) lu conjointement avec l’article 18 de la loi anti-corruption n° 47 de 2016. En rendant son verdict, la magistrate Barasa a souligné que de telles pratiques compromettent la confiance du public envers les forces de l’ordre et nécessitent des sanctions exemplaires. Selon elle, la condamnation de l’accusée est une mesure nécessaire pour préserver l’intégrité des institutions judiciaires et sécuritaires.
L’affaire remonte au 25 avril 2021, lorsqu’au poste de police de Kasarani, à Nairobi, l’inspectrice Muiruri aurait sollicité et perçu un pot-de-vin de Donald Odhiambo Okumu en échange de la libération illégale de Juma Olunga Wakhayanga et Pamela Kajuju. Ces faits, révélés au cours de l’enquête, s’inscrivent dans un contexte de lutte accrue contre la corruption au sein des forces de l’ordre.
La condamnation de l’inspectrice intervient alors que les organismes de lutte contre la corruption au Kenya intensifient leurs efforts pour éradiquer les pratiques frauduleuses au sein des services de sécurité. Ces dernières années, la Commission d’éthique et de lutte contre la corruption (EACC) a enquêté sur de nombreux cas impliquant des agents des forces de l’ordre accusés de corruption, d’abus de pouvoir et d’autres infractions liées à leur fonction.
Selon le rapport 2023 sur la perception de la corruption publié par l’EACC, le Service national de police demeure l’une des institutions les plus vulnérables aux pratiques de corruption dans le pays. Les agents sont régulièrement mis en cause pour exiger des pots-de-vin en échange de services ou d’interventions destinées à entraver la justice.
Dans ce contexte, le Service national de police devrait engager une procédure disciplinaire à l’encontre de Muiruri. Une enquête interne pourrait aboutir à des sanctions supplémentaires, allant jusqu’à une éventuelle révocation de ses fonctions.